Détention prolongée pour les journalistes du « Nouveau Courrier »
Les journalistes Théophile Kouamouo, Stéphane Guédé et Saint Claver Oula restent incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. Le verdict du tribunal a été repoussé.
Annoncé pour le 21 juillet, le verdict du tribunal correctionnel d’Abidjan dans l’affaire des trois journalistes du Nouveau Courrier incarcérés pour « vol de document administratif » a été renvoyé au 26 juillet. L’annonce faite en début d’après-midi par le juge Brahaman Koné, qui n’en a pas donné les raisons, a provoqué l’ire des amis, de la famille et des représentants de la presse présents à l’audience. Le Français Théophile Kouamouo, directeur des rédactions du quotidien Le Nouveau courrier, et ses collaborateurs ivoiriens Stéphane Guédé et Saint Claver Oula, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef, sont repartis directement à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).
Colère noire du procureur
Leur incarcération a débuté le 16 juillet à la suite de la diffusion par le quotidien de trois pages de conclusion de l’enquête ouverte en 2007 par le procureur de la république, Raymond Tchimou, sur la filière cacao. Sous le titre « Le livre noir du secteur café-cacao », le journal prévoyait de livrer jour après jour et dans le menu détail les détournements et escroqueries auxquels se seraient rendus coupables une trentaine de responsables de la filière dont le procès doit s’ouvrir prochainement.
Selon l’avocat des détenus, le procureur Tchimou est entré dans une colère noire à la publication des premiers éléments de la saga et a exigé que les journalistes révèlent leur source, ce qu’ils ont refusé de faire. Le parquet requiert 12 mois d’emprisonnement, 10 millions de F CFA d’amende et la suspension du titre.
On pouvait néanmoins s’attendre à une issue favorable à la suite de leur demande de libération par le ministre de la communication, Ibrahim Sy Savané. « Il s’agit de tout faire pour que les journalistes soient libérés sans faire perdre la face à l’appareil judiciaire », s’est exprimé ce dernier en début de semaine. Une des solutions pourrait être de requalifier le délit de droit commun en délit de presse qui fait l’objet d’une dépénalisation en Côte d’Ivoire. Affaire à suivre.
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