Humour en série #2 : Phil Darwin

Le cinquantenaire des indépendances interpelle aussi les artistes. Pour célébrer l’événement à leur manière, des humoristes d’origine africaine ont proposé à jeuneafrique.com de petits sketches vidéo. Avant de partir sur le continent présenter son « one-man-show », l’humoriste Phil Darwin s’est prêté au jeu.

Phil Darwin, en pleine représentation, sur l’esplanade du Trocadéro. © jeuneafrique.com

Phil Darwin, en pleine représentation, sur l’esplanade du Trocadéro. © jeuneafrique.com

Publié le 28 juillet 2010 Lecture : 3 minutes.

Indépendances : cha-cha ou blabla ?
Issu du dossier

Indépendances : cha-cha ou blabla ?

Sommaire

Sourire facétieux jusqu’aux oreilles, yeux rieurs et tenue décontractée, Phil Darwin est dans la vie comme sur scène : simple, direct et…drôle.   « Je me présente, je m’appelle Phil Darwin et je viens d’Afrique ! », lance-t-il devant notre caméra.

C’est  ainsi également que débute son spectacle, qu’il a présenté au printemps dernier au théâtre Traversière, à Paris. Pour son premier « vrai » one-man-show, l’humoriste congolais a choisi de moquer les travers de tous. L’occasion de taquiner toutes les communautés, « rebeus, renois et reblancs », et de décrypter, avec une bonne dose d’autodérision, les relations de couple, la question de l’intégration et les soubresauts de l’actualité. « Il ne faut surtout pas se taire. Par la comédie, j’essaie d’appréhender le débat sur la burqa ou sur les minarets d’une autre manière », dit-il.

la suite après cette publicité

Pendant toute la durée ce son show, il va tour à tour se glisser dans la peau d’un voyageur maghrébin qui négocie son excédent de bagages à l’aéroport, d’une midinette africaine qui refuse de payer l’addition au restaurant et d’un jeune Blanc amoureux.

Congo, France, Algérie

Phil Darwin s’applique à dénoncer les idées reçues. Lui-même ne se réduit pas à quelques clichés. Fils de diplomate, il confie avoir « grandi dans une tour d’ivoire » et beaucoup voyagé, au gré des mandats de son père. Aujourd’hui, il porte en lui trois pays : la France, l’Algérie, le Congo. Arrivé dans l’Hexagone à l’âge de 4 ans, en 1981, il en repart cinq ans plus tard pour rejoindre l’Algérie­. De l’école primaire au collège, c’est là qu’il découvre l’ivresse des planches et commence à caresser le rêve de devenir le « Eddy Murphy africain ». Cette passion ne le quittera plus. Mais comme son père veut qu’il passe le concours de l’ENA, il choisit des études de management afin de devenir producteur dans la comédie, « un bon compromis ». En 2002, il teste auprès de ses amis ses premiers sketchs. « Quand une fille me plaisait, je regardais d’abord si elle avait des talons ! Je me suis lancé le défi d’écrire sur ma petite taille et je me suis produit lors de spectacles gratuits. » Bien sûr, il n’oublie pas le Congo-Brazza­, où il est né et où il a subi la guerre, à 19 ans. « Une pluie de bombes qui frappaient au hasard. Nous avons vécu une période sombre, d’une extrême violence. »

la suite après cette publicité

Mais c’est finalement en France que Phil Darwin réside aujourd’hui. Au moment où il décroche un master de management à Paris, il entre en résidence dans une petite salle de la capitale, le théâtre Moloko, en compagnie de l’humoriste Mamane. « Il n’y a pas de discrimination à l’embauche dans notre métier, tout passe par le bouche à oreille. » Sa participation au côté de l’humoriste française Anne Roumanoff au spectacle Rire contre le racisme le conduit à se produire sur les grandes scènes parisiennes. Son souhait le plus cher ? Que la communauté congolaise vienne voir ses spectacles. « Au Congo, quand je disais que je repartirais en France pour devenir comédien, c’était la blague de l’année ! En Afrique, nous n’avons pas la culture du stand-up. » Aujourd’hui, il compte parmi les acteurs de la seconde saison de Toi-même tu sais, série consacrée à la santé des émigrés Africains. Et il retourne souvent dans le continent, où il donne des spectacles pour le compte d’associations humanitaires. Il projette d’ailleurs de présenter au Congo sa nouvelle pièce, Les Cauchemars du gecko, où il surprend dans son premier rôle dramatique. « Mon cœur est à l’Afrique », confie-t-il avec un sourire taquin.

En attendant, il présentera son spectacle le 26 juillet en Tunisie, lors du Festival international de Hammamet, puis le 22 août à Alger.

la suite après cette publicité

A partir du 14 septembre, il revient en France, tous les mardis au théâtre de la Traversière à Paris.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Delphine II, en août, à Paris. © jeuneafrique.com

Humour en série #6 : Delphine II

Gustave Akakpo, en scène avec « Chiche l’Afrique ». © Éric Legrand

Humour en série #5 : Gustave Akakpo

Valéry Ndongo en pleine représentation sur les quais de Seine, à Paris. © jeuneafrique.com

Humour en série #4 : Valéry Ndongo