Basile Boli face à la justice
Le buteur décisif de l’OM en finale de la Ligue des Champions face au Milan AC, en 1993, Basile Boli est inquiété par la brigade de répression des fraudes. Son association pour « Entreprendre et réussir en Afrique » est visée par une enquête.
L’ancien international français d’origine ivoirienne Basile Boli est cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Il est visé par une enquête dans une affaire de recel et d’abus de confiance en relation avec une association qu’il préside. La date de sa comparution n’est pas encore déterminée, son dossier étant toujours à l’« audiencement » (à l’étude), selon une source judicaire.
L’affaire dure, en réalité, depuis des mois. Une enquête préliminaire, ouverte le 21 février 2009, a abouti en novembre de la même année à son placement en garde à vue. La Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) l’a interrogé sur ses activités au sein d’« Entreprendre et réussir en Afrique » (ERA), une association dont il est président-fondateur. L’examen des comptes d’ERA a révélé une importante différence entre les recettes et les dépenses, notamment concernant les salaires et les frais de déplacement octroyés aux employés. À l’issue d’une garde à vue de 36 heures, Basile Boli a été relâché, et les investigations se sont poursuivies.
Co-développement des cultures française et africaine
L’association ERA, présidée par l’ancien footballeur de l’Olympique de Marseille (OM) aujourd’hui âgé de 43 ans, a été créée pour aider les migrants africains à se réinstaller dans leur pays et à y monter des projets économiques. Dans une déclaration, en novembre 2009, l’ancien joueur s’est trouvé « injustement soupçonné » et a voulu rappeler son attachement aux valeurs défendues, par ERA : « Je suis plus que jamais convaincu de la mission d’ERA : rapprocher la France et l’Afrique en vue d’un co-développement de ces deux cultures. »
Après sa carrière sportive (OM puis AJ Auxerre), l’ancien joueur s’est rapproché de la vie associative mais aussi politique. Il a d’abord décliné une proposition du PS pour être candidat aux élections législatives de juin 2007, avant de soutenir Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle la même année.
Il est nommé secrétaire national de l’UMP en charge du co-développement, poste qu’ « il n’occupe plus depuis l’arrivée de Xavier Bertrand au secrétariat général en janvier 2009 », a précisé le parti présidentiel en novembre dernier.
600 000 euros par an
En septembre 2007, un mois après la création d’ERA, l’association passe un accord avec l’Anaem – aujourd’hui rebaptisée OFII, pour Office français de l’immigration et de l’intégration, placé sous la tutelle du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire.
La convention signée par ERA prévoit de mener plusieurs actions de sensibilisation et d’information sur l’aide au retour, ainsi qu’un accompagnement « de migrants porteurs d’un projet économique » dans leur pays d’origine. La convention n’a pas été menée à son terme. Si elle l’avait été, selon une source proche du dossier, l’engagement financier de l’Anaem aurait dû s’élever à 600 000 euros par an.
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