Trois journalistes arrêtés après des révélations sur la filière cacao

Soupçonnés d’avoir volé des documents administratifs liés aux malversations dans l’affaire de la filière cacao, des journalistes du quotidien Le Nouveau courrier sont détenus à Abidjan.

La Une du « Nouveau courrier » révélant les conclusions confidentielles de l’enquête. © D.R.

La Une du « Nouveau courrier » révélant les conclusions confidentielles de l’enquête. © D.R.

Publié le 16 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Trois journalistes -deux Ivoiriens et un Français- sont, depuis mardi, gardés à vue dans les locaux de la police criminelle d’Abidjan. Ils sont accusés d’avoir dérobé des documents secrets et de les avoir exploités pour sortir de nouvelles révélations dans l’affaire de corruption qui mine la filière cacao du pays. Ils s’apprêtent à être déférés, ce vendredi 16 juillet, devant le parquet d’Abidjan pour « vol de documents ».

Théophile Kouamouo, journaliste français qui collabore à Jeune Afrique, est par ailleurs le directeur des rédactions du journal Le Nouveau courrier. Il est, ainsi que Stéphane Guédé et Saint Claver Oula – respectivement directeur de publication et rédacteur en chef – détenu à Abidjan après avoir été convoqué mardi par le procureur du tribunal de première instance d’Abidjan, Raymond Tchimou, en charge du dossier concernant l’affaire de la filière cacao. En cause, la publication dans Le nouveau courrier du 25 mai d’un document confidentiel.

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Protection des sources

Les journalistes ont refusé de divulguer leur source, malgré les demandes du procureur. Le document publié faisait état des conclusions d’une enquête sur les malversations présumées de la filière cacao. Ces informations étaient censées être détenues par seulement trois personnes : le président de la République, le procureur et le juge d’instruction.
Ouverte en octobre 2007 à la demande du chef de l’État, une vaste enquête judiciaire avait débouché sur l’arrestation en juin 2008, pour « détournement de fonds, abus de biens sociaux et escroquerie », de la quasi-totalité des responsables de la juteuse filière. Leur procès n’a toujours pas été officiellement programmé.

Emmanuel Akani, un collègue des trois journalistes, a affirmé jeudi qu’ils étaient détenus dans « des conditions déplorables ». « Ils ont passé la nuit debout », dans les locaux de la police criminelle d’Abidjan. L’un d’eux, Saint Claver Oula, a même dû être admis dans une clinique sous surveillance policière, après une dégradation de son état de santé.

 

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