Attentat de Lockerbie : la Grande-Bretagne regrette la libération d’el-Megrahi
Reconnu coupable dans l’attentat de Lockerbie, Abdelbaset Ali el-Megrahi a été libéré en 2009 pour « raisons médicales ». Aujourd’hui, le gouvernement britannique regrette cette décision.
Le Libyen Abdelbaset Ali el-Megrahi, condamné en 2001 à la prison à vie avec une peine de sûreté de 27 ans par des juges écossais, est toujours en vie, près d’un an après sa libération anticipée pour raisons médicales. Selon le nouveau gouvernement britannique, sa remise en liberté constitue donc une « erreur », a indiqué jeudi 15 juillet Nigel Sheinwald, ambassadeur de Grande-Bretagne aux États-Unis.
Jugé coupable et incarcéré pour l’attentat à la bombe perpétré en 1988 contre un Boeing 747 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, qui avait fait 270 morts, el-Megrahi avait pu recouvrer sa liberté après un rapport médical affirmant, en août 2009, qu’il n’avait plus que trois mois à vivre. Atteint d’un cancer en phase terminale, il avait regagné la Libye contre l’avis d’une partie de la communauté internationale.
Une survie « embarrassante »
Sir Nigel a également cité le porte-parole du premier ministre britannique David Cameron : « Le Premier ministre avait dit à l’époque qu’il pensait que la décision de libérer el-Megrahi était mauvaise, et qu’il comprenait les inquiétudes qu’elle avait suscitées ». La justice écossaise avait en effet provoqué la colère des États-Unis en le libérant pour lui permettre de « mourir en Libye ». Finalement, le condamné pourrait vivre encore dix ans ou plus, a estimé début juillet le cancérologue qui lui avait auparavant prédit trois mois de survie.
Le mois dernier, dans des déclarations publiées par le Sunday Times, le professeur Karol Sikora, qui avait évalué l’état de santé de el-Megrahi à la demande des autorités libyennes, avait estimé « embarrassant » que celui-ci ait vécu au delà de son pronostic, tout en revoyant celui-ci. Le cancérologue avait indiqué que les autorités libyennes lui avaient clairement fait comprendre que s’il concluait que el-Megrahi devait mourir dans les mois suivants, cela augmenterait beaucoup ses chances d’être libéré.
« C’était clair qu’elles souhaitaient que ce soit trois mois, avait-il ajouté. Dans le domaine des probabilités je pensais que je pouvais le justifier. » Le médecin avait cependant démenti avoir subi des pressions.
Pas d’accord avec BP
Jeudi, l’ambassadeur britannique a jugé par ailleurs que les affirmations selon lesquelles Abdelbaset Ali el-Megrahi avait été libéré suite à un accord pétrolier impliquant le groupe britannique BP ne sont « pas vraies ».
En septembre 2009, le quotidien britannique The Times a rapporté que BP avait fait campagne auprès du ministre britannique de la Justice Jack Straw en 2007, peu de temps avant que ce dernier ne renonce à son intention d’exclure el-Megrahi de l’accord de transfert de prisonniers (PTA) alors en discussions entre Londres et Tripoli. (avec AFP)
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