Le cargo libyen en route vers Gaza accoste en Egypte
Le cargo humanitaire libyen à destination de Gaza a accepté de faire transiter son chargement via l’Égypte, comme le demandait Israël depuis plusieurs jours.
Chargement du cargo d’aide libyen Amalthea, le 9 juillet à Lavrio en Grèce. © AFP
Publié le 15 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.
L’Amalthéa a fait demi-tour mercredi 14 juillet, pour se mettre à quai dans le port égyptien d’Al-Alrich, situé à 50km au sud-ouest de la bande de Gaza . C’est de là que l’aide humanitaire récoltée par la Fondation Kadhafi – affréteur du navire – sera ensuite acheminée vers Gaza. Le cargo libyen a donc décidé de ne pas briser le blocus que l’État hébreu fait peser sur la bande de Gaza, cédant aux menaces de la marine israélienne. L’État hébreu promettait en effet de ne pas laisser passer le cargo, quitte à devoir l’araisonner s’il maintenait son cap. Depuis samedi, le doute planait sur la destination finale, l’équipage et les militants pro-palestiniens à bord affirmant qu’ils ne cèderaient pas.
« Partant de son souci de préserver la sécurité de toutes les personnes à bord du bateau, la Fondation a décidé de mettre le cap sur Al-Arich pour y décharger sa cargaison », a finalement déclaré Youssef Sawan, directeur exécutif de la Fondation. Selon lui, la Fondation a obtenu des garanties du Caire et d’un « médiateur européen » qu’il n’a pas nommé pour qu’Israël accepte l’entrée de la cargaison du navire à Gaza.
« Objectif atteint »
« Dès que le cargo arrivera à Al-Arich, les autorités égyptiennes le déchargeront et remettront l’aide au Croissant-Rouge égyptien, qui la livrera aux Palestiniens », a pour sa part précisé Ahmad Aboul Gheit, le ministre égyptien des Affaires étrangères.
Selon la Fondation Kadhafi, présidée par Seif Al-Islam, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, le cargo, parti samedi soir de Grèce, est « chargé de deux mille tonnes d’aide humanitaire sous forme de nourriture et de médicaments ».
La Fondation a annoncé que le cargo Amalthéa, même s’il déviait son cap, avait « marqué des points » en faveur du peuple palestinien et de la reconstruction de Gaza. « L’objectif d’Amalthéa a été atteint sans que le sang coule », a dit son directeur exécutif, Youssef Sawan..
La Libye a aussi obtenu des garanties pour « dépenser 50 millions de dollars dans la construction de logements dans la bande de Gaza avant l’hiver », a déclaré Youssef Sawan. Selon lui, la Fondation Kadhafi va aussi fournir 500 maisons préfabriquées pour les habitants de Gaza.
Israël ne lâche pas prise
L’État hébreu ne cesse de dénoncer une « provocation superflue » de la part de la Libye, et a déployé tous les moyens diplomatiques possibles pour contraindre le cargo à se dérouter vers l’Egypte. Israël répète depuis plusieurs jours qu’il souhaite éviter une redite de l’assaut mené récemment contre une flottille humanitaire internationale.
Le 31 mai dernier en effet, des commandos israéliens avaient intercepté un bateau qui s’efforçait de « briser » le blocus israélien, une opération mal préparée et mal exécutée qui a entraîné la mort de neuf militants turcs pro-palestiniens, soulevant un tollé dans le monde entier. Depuis, le gouvernement israélien a défendu devant le Comité des droits de l’Homme de l’ONU son droit à exercer des « représailles » contre tout navire tentant de violer les sanctions imposées contre la bande de Gaza.
Depuis le 31 mai, le strict blocus a été allégé par rapport aux dispositions prises depuis que le Hamas contrôle la bande de Gaza (2007). Désormais, seuls les armes et les biens pouvant être utilisés à des fins militaires demeurent interdits. Israël maintient toutefois son blocus maritime pour éviter toute livraison de cargaison d’armes par la mer.
