Haïti, six mois après
Après le séisme qui l’a frappée le 12 janvier dernier, l’île de Haïti peine à se relever de la catastrophe. Infrastructures, Etat, aide humanitaire, rien n’est encore stable et la population s’impatiente.
Voilà six mois déjà que le séisme meurtrier a frappé Haïti. Six mois que les habitants attendent une reconstruction qui ne vient pas. Port-au-Prince est toujours un vaste champ de ruines où s’amoncellent les décombres. Sous les tentes, la colère monte : les Haïtiens s’impatientent de toucher du doigt les 10 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros) promis par la communauté internationale le 31 mars à New-York. « On ne voit pas les moyens de la reconstruction. Est-ce que l’argent promis va arriver ? Est-ce qu’il arrivera jamais ? » s’interroge Madame Franck Paul, ancienne maire de Port-au-Prince, citée par l’AFP. Le séisme a fait plus de 250 000 morts et 1,5 million de sinistrés aujourd’hui répartis sur près de 500 sites, sur lesquels pèse la menace de la saison cyclonique, de juin à octobre.
Le 12 juillet, des inondations provoquées par des orages ont détruit plus de 300 tentes et blessé six personnes au sein du camp de Corail, situé à une vingtaine de kilomètres de Port-au-Prince. Un coup dur pour le gouvernement haïtien qui avait mis sur pied ce premier camp de réinstallation des sinistrés, déplaçant en avril environ 5 000 personnes, de crainte que le camp où elles résidaient ne soit inondé.
Préval pointé du doigt
Ce même 12 juillet, le gouvernement a célébré une cérémonie du souvenir au palais présidentiel, annonçant le lancement officiel de la phase de reconstruction. « Je vous promets des documents sur la reconstruction dont les manettes sont confiées au Premier ministre Jean-Max Bellerive et à l’ancien président (américain) Bill Clinton » a-t-il déclaré à des journalistes.
Seulement, les décisions du gouvernement sont mal perçues et le président René Préval est en disgrâce dans l’opinion qui le juge dépassé par l’ampleur de la catastrophe. En fin de mandat, il est durement critiqué par l’opposition qui réclame avec virulence la tenue d’élections présidentielles et législatives ainsi que son départ. La date est désormais fixée : elles auront lieu le 28 novembre et le président a assuré qu’il ne souhaitait pas se représenter. Cela n’a pas empêché les manifestations anti-gouvernementales, interrompues pendant le Mondial de football, de reprendre de plus belle. Des centaines de jeunes ont manifesté dans les rues de la capitale le 13 juillet réclamant, outre le départ du président, la démission du Conseil électoral provisoire (CEP) chargé d’organiser les élections.
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