Voile intégral : Rachid Nekkaz défie les partisans de la loi

Alors que les députés étudient à partir le projet de loi sur le voile intégral en séance publique, l’homme d’affaires Rachid Nekkaz a annoncé la création d’un fonds de solidarité pour payer les amendes des futures condamnées.

À la sortie d’un collège à Mulhouse, dans l’est de la France, en octobre 2004. © AFP

À la sortie d’un collège à Mulhouse, dans l’est de la France, en octobre 2004. © AFP

Publié le 13 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Né de parents algériens installés en France depuis les années 1950, Rachid Nekkaz a décidé de soutenir les femmes intégralement voilées par la création d’un fonds destiné à payer les amendes qu’elles écoperaient sans doute si la loi venait à passer.
Selon le texte à l’étude depuis le 6 juillet, le port d’un voile intégral – ou de toute tenue qui dissimule le visage –, dans l’espace public, serait passible de 150 euros d’amende, peine qui peut-être remplacée ou accompagnée d’un stage de citoyenneté.

« Excédé » par la teneur du débat

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De culture musulmane, Rachid Nekkaz se dit « excédé » par ce débat qui n’a d’autre effet que de stigmatiser les musulmans et désire donner un message fort aux législateurs : « Je trouve insupportable que les libertés fondamentales soient ainsi bafouées, et je veux faire en sorte de neutraliser cette loi », explique-t-il à Jeune Afrique.
Pour alimenter ce fonds – doté d’un million d’euros –, il a l’intention de vendre des biens immobiliers dont il est propriétaire en banlieue.

Rachid Nekkaz, socialiste et ex-candidat à l’élection présidentielle de 2007, se dit « désolé du manque de courage » des parlementaires de gauche qui auraient dû « dire non au lieu de s’abstenir » de voter. « De toutes les façons, le Conseil constitutionnel va invalider cette loi, mais en attendant, on est là pour la contrecarrer. »

La loi, examinée à l’Assemblée nationale à compter de ce mardi jusqu’au 9 juillet, sera soumise au vote des sénateurs en septembre. Elle ne sera mise en application que six mois après sa promulgation (au printemps 2011). Le gouvernement compte sur cette période pour faire de la  « pédagogie ». Dix-huit mois après sa publication, un rapport est prévu pour renseigner sur l’application de cette loi sur la burqa.
 

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