Le calvaire de Floribert Chebeya

Le militant des droits de l’homme Floribert Chebeya a subi des mauvais traitements avant de succomber, probablement à un arrêt cardiaque, conclut le rapport d’autopsie des experts néerlandais.

Floribert Chebeya, le 7 avril 2005 à Bruxelles. © AFP

Floribert Chebeya, le 7 avril 2005 à Bruxelles. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 9 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Un « garrotage serré, la mise en place de liens, des coups, des heurts ou d’autres formes de contrainte mécanique »… Voici ce qu’a subi le président de l’ONG congolaise la Voix des sans Voix (VSV) « entre 10 et 30 minutes » avant son décès, d’après le rapport des médecins légistes qui avaient pratiqué son autopsie le 11 juin dernier.

Le corps de Floribert Chebeya, disparu le 1er juin avant d’être retrouvé mort le lendemain à Kinshasa, à l’arrière de sa voiture, présentait en effet des « lésions cutanées superficielles (…) avec épanchement de sang », sur les poignets, les avant-bras et les jambes.

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Anomalie cardiaque

Cependant, ces violences « n’ont pas joué un rôle significatif dans la survenue du décès », précisent les experts. D’ailleurs, le rapport n’est pas en mesure de « mettre en évidence une cause anatomique certaine expliquant le décès ».

Néanmoins, la cause la plus probable semble être l’arrêt cardiaque. « Des anomalies préexistantes » ont en effet été relevées au niveau du cœur de la victime. « L’équipe a noté que des risques de complications augmentent en cas d’accroissement de l’activité cardiaque (effort, stress) » ajoute l’ambassade des Pays-Bas dans un communiqué.

Les proches de la victime, eux, n’ont guère de doute. « L’autopsie prouve que la mort de Floribert a été causée par des actions extérieures », a déclaré son frère, Fidèle Chebeya.

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Président respecté et connu de VSV, Floribert Chebeya, avait disparu avec son chauffeur, Fidèle Bazana, après s’être rendus à l’inspection générale de la police à Kinshasa, pour un rendez-vous. Il devait rencontrer le chef de la police, le général John Numbi, depuis suspendu de ses fonctions dans le cadre de l’enquête, comme d’autres hauts-gradés de la police.

Le corps du chauffeur n’a pas été retrouvé. (avec AFP)

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