Pierre Nkurunziza veut canaliser les « ennemis de l’État »

À peine réélu, à la faveur d’un scrutin vivement décrié par l’opposition, le président burundais veut faire le ménage. Il a mis en garde les « ennemis de l’État », auteurs de violences survenues en marge de l’élection.

Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza au cours de la campagne électorale, le 14 mai 2010. © AFP

Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza au cours de la campagne électorale, le 14 mai 2010. © AFP

Publié le 2 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, réélu lundi dernier lors d’une présidentielle boycottée par l’opposition, a prévenu les personnes responsables de violences pendant le scrutin, qu’elles seraient arrêtées. « Si les élections se sont bien passées, c’est grâce à l’effort de nous tous. Et même ceux qui ont essayé de les saboter sans y parvenir n’ont fait que nous donner du travail supplémentaire », a-t-il déclaré jeudi 1er juillet lors de son premier discours depuis sa réélection, prononcé au cours de la cérémonie du 48e anniversaire de l’indépendance du Burundi.

« Si vous parvenez à commettre votre crime une fois en échappant à la justice, ne pensez pas que sera la même chose si vous recommencez demain. » « Je vous le dis, vous serez arrêtés », a-t-il insisté.

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Plus de 90 % des voix

Le scrutin présidentiel s’est déroulé dans la confusion, décrié par l’opposition, qui s’était retirée de la course, contestant la large victoire du parti au pouvoir (CNDD-FDD) lors des élections communales du 24 mai. Aux accusations de fraudes massives, reprises par une partie de la population, ont succédé des attaques à la grenade et des violences en marge de votes, qui ont fait 12 morts et 70 blessés.

La commission électorale burundaise a finalement annoncé, mercredi, la réélection du président Nkurunziza avec 91,62 % des voix et une participation de 77 %. Il était le seul candidat à la suite du retrait des six opposants.

Paix fragile

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Le président Nkurunziza a appelé les Burundais à l’unité et la paix, car « ce qui nous différencie, les ethnies, les religions, les régions, le sexe, les partis politiques ne devraient pas être un handicap, mais une force ».
Ces événements ont ranimé la crainte d’une résurgence des violences dans ce pays qui vient à peine de renouer avec la paix, après une longue guerre civile (1993-2006).

La présidentielle était pourtant censée constituer un test avant une série de scrutins prévus tout au long de l’été, dans le but d’ancrer la paix dans cette ancienne colonie belge à large majorité hutu – 85 % contre 14 % de Tutsis. (avec AFP)

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