Mondial : des mosquées mobiles pour les fans de foot
La loi est stricte dans le royaume saoudien : les commerces doivent fermer à l’heure de la prière. Or les matchs du Mondial se déroulent souvent pendant celle du soir. La police religieuse a donc conçu des « mosquées mobiles » pour veiller à ce que la population, rassemblée dans des cafés pour suivre la compétition, respecte ses obligations religieuses.
Il y a des lieux saints où la pratique du football est interdite. Mais il n’est en tout cas pas pensable d’interdire les passionnés de suivre l’événement le plus populaire de la planète : la Coupe du monde de football qui se déroule en ce moment en Afrique du Sud.
Alors, pour éviter que les fidèles n’oublient la prière du soir, le royaume saoudien a fait installer dans les rues de Ryad, la capitale, des mosquées mobiles. Mieux vaut prévenir que guérir. C’est d’ailleurs la Commission de la promotion de la vertu et de la prévention du vice qui a pris l’initiative de faire dérouler des tapis de prière, chaque soir, devant les cafés huppés du centre-ville où les hommes se rassemblent pour suivre les compétitions.
Véhicule tout confort
Mardi soir, l’épreuve divine a été difficile pour les fidèles. L’appel à la prière est intervenu alors que le Japon et le Paraguay procédaient à la séance des tirs au but… Les règles en vigueur dans le royaume sont strictes : tous les établissements doivent fermer à l’heure de la prière. Les téléviseurs géants des cafés qui retransmettaient les matchs ont donc été éteints. Et les fidèles ont dû noyer leur frustration dans le dialogue avec le Seigneur.
La police religieuse a déroulé les tapis sur le trottoir, alors que l’appel à la prière – on n’est jamais trop prudent – était relayé par des mégaphones installés sur une des camionnettes. Un véhicule tout confort, puisqu’il est également équipé de robinets pour permettre aux fidèles de faire leurs ablutions.
Une prière dans la rue à Ryad, pendant la Coupe du monde (photo : Reuters/Fahad Shadeed).
Offensive de charme
« C’est un moyen pratique pour permettre à tout le monde de prier », a affirmé Khalid al-Rusais, le chef de l’équipe de la Commission de la promotion de la vertu et de la prévention du vice sur place. « Ce n’est pas grave, nous ne perdons que cinq minutes du match », a affirmé Firas, un Jordanien.
Mais en privé, la population n’est pas toujours très tendre à l’égard de la police religieuse, qu’elle dénigre volontiers pour son côté coercitif. Celle-ci veille notamment à forcer les commerces et les restaurants à fermer durant les cinq prières quotidiennes. Consciente de son manque de popularité, elle a lancé depuis l’an dernier une offensive de charme. Ses équipes de barbus se font désormais plus discrets. Tout au moins dans les centres commerciaux de la capitale. (avec AFP)
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