L’annonce des résultats se fait attendre
Alors qu’ils devaient être connus au plus tard mercredi soir, les résultats provisoires de la première élection présidentielle libre de Guinée ne seront communiqués que vendredi… au mieux.
La Cour suprême de Guinée l’a promis, mercredi 30 juin : les premiers résultats de l’élection présidentielle seront connus « au plus tard » vendredi. Elle accorde donc un délai exceptionnel de 48 heures à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) puisque, initialement, celle-ci devait rendre publiques ses premières estimations au maximum 72 heures après le scrutin (soit mercredi soir au plus tard).
Face à l’impatience des Guinéens, et au climat de suspicion grandissant, la Commission électorale a justifié son retard par des « difficultés d’ordre logistique, matériel et sécuritaire ». Le report de l’annonce des premiers résultats n’a cependant pas vraiment créé la surprise à Conakry, la Ceni ayant déjà expliqué qu’elle peinait à centraliser les résultats.
Fraudes massives
Commentant le report, le secrétaire général du parti de Cellou Dalein Diallo, Aliou Condé, s’est dit rassuré : « Ils finiront par donner les résultats un jour. Nous n’avons aucun problème, aucune inquiétude, sauf si la Ceni veut jouer le jeu d’un de nos concurrents qui, je le sais, ne sont pas nombreux. »
Cellou Dalein Diallo fait partie des trois candidats favoris de ce scrutin, tout comme Sidya Touré et Alpha Condé. Et comme d’autres candidats, il commence à émettre des doutes sur le bon déroulement du scrutin du 27 juin. En effet, dès la fin des votes, plusieurs candidats de l’opposition ont dénoncé des fraudes et des bourrages d’urnes. Très vite, la rumeur a enflé et mercredi, pas moins de vingt partis politiques – sur les 24 engagés dans la course à la présidence – évoquaient des « fraudes massives ».
La Ceni mise en cause
Anonymement, un responsable du parti du candidat Alpha Condé a même accusé de « magouilles », mercredi, les membres de la Ceni, en les présentant comme des « militants inconditionnels d’autres partis ». La Commission électorale, sous le feu des accusations, a démenti ces allégations, les jugeant « totalement infondées ».
Les partis s’accusent aussi les uns les autres d’avoir manipulé les résultats. « Qui va enquêter sur la véracité de ces fraudes ? », s’est interrogé Alpha Touré, membre du Conseil national des organisations de la société civile. « Nous souhaitons que chacun prenne ses responsabilités pour qu’on connaisse enfin, dans ce pays, la quiétude qui nous fait défaut depuis longtemps », a-t-il dit.
Le responsable de campagne du diamantaire Bouna Keïta, Baïla Bah, a, lui, jugé qu’il fallait que « la Ceni arrête de jouer à ce jeux mesquin qui ne l’honore pas ». « Tous les Guinéens ont voté dans l’allégresse, la réponse à tout ce vote ne devrait pas tarder. Nous avons besoin de vérité et rien que de la vérité des urnes », a-t-il dit.
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