Goodluck Jonathan suspend les Super Eagles

Le président nigérian a décidé d’exclure sa sélection nationale de toute compétition pour une durée de deux ans après son échec au premier tour du Mondial. Une sanction radicale, qui devrait la priver de CAN en 2012. Et provoquer l’ire de la Fifa.

Le carton rouge de Sani Kaita face à la Grèce. © AFP

Le carton rouge de Sani Kaita face à la Grèce. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 30 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

En France, l’exclusion d’un seul joueur de la Coupe du monde de football – Nicolas Anelka en l’occurrence –, avait déclenché une crise d’une ampleur inédite. Mais, après la compétition, le président du Nigeria s’est révélé beaucoup plus radical que la Fédération Française de Football (FFF), malgré des résultats bien moins mauvais que ceux des Bleus.

Une CAN 2012 sans Super Eagles

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Goodluck Jonathan a en effet décidé que son équipe nationale ne participerait à aucune compétition au cours des deux années à venir, ce qui devrait notamment l’exclure de la CAN 2012, organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale.

Ce délai lui semble visiblement nécessaire pour « remettre les choses en ordre », d’après son porte-parole, Ima Niboro, qui a annoncé la décision. Les Super-Eagles n’ont pas réussi à s’extraire d’un groupe qui paraissait à leur portée, malgré la présence de l’Argentine (les deux autres membres du groupe B étant la Corée du Sud et la Grèce).

Déception

Le sentiment d’impuissance s’est même confirmé au fil des matchs. Le Nigeria a d’abord bien tenu contre la sélection de Diego Maradona (défaite 1-0, la victoire la plus étriquée des Argentins depuis le début de la compétition). Et il aurait encore pu se qualifier lors de son dernier match contre la Corée du Sud, jusqu’à la dernière minute : les deux équipes se sont finalement séparées sur un match nul 2-2 qui leur a donné leur a rapporté le seul point du tournoi. L’incroyable raté de l’attaquant Yakubu devant le but vide pendant le match incarne à lui tout seul l’incroyable manque de réalisme des Nigérians pendant la compétition.

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Voir l’action de Yakubu

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Mais les critiques sur les Supers Eagles n’avaient pas attendu la décision du président. Dès le deuxième match (perdu 2-1 contre la Grèce), le milieu de terrain Sani Kaita avait reçu des centaines de menaces de mort pour avoir écopé d’un carton rouge. Le sélectionneur suédois, Lars Lägerback, avait également subi les foudres de la presse nigériane après l’élimination. Le bilan du Nigeria n’était pourtant pas le pire parmi les sélections africaines.

Que va faire la Fifa ?

La décision du président nigérian risque en tout cas de ne pas être du goût de la Fifa. Après l’élimination de la France, qui avait conduit la ministre française de la Santé, Roselyne Bachelot, à juger la démission du président de la FFF « inéluctable », le président de la Fifa Sepp Blatter avait vigoureusement rappelé le principe de non-ingérence des hommes politiques dans le football. Un principe qui risquait aussi de se retourner contre le Togo dans l’affaire du retrait des Éperviers de la dernière CAN en Angola, après la fusillade du Cabinda.

« Je peux vous assurer que la Fifa agit en cas d’ingérence politique quel que soit le type d’intervention ou la taille du pays », avait déclaré Sepp Blatter au sujet du cas français. « La FFF peut compter sur la Fifa en cas d’ingérence politique, même si c’est au niveau présidentiel », a-t-il ajouté dans une déclaration décidemment prémonitoire… pour le football nigérian.  

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