Algérie : l’État bientôt majoritaire dans la filiale locale d’Arcelor Mittal

Après d’âpres négociations entre l’État et le géant de la sidérurgie Arcelor Mittal, un accord devrait intervenir courant juillet. L’Algérie passera à 51 % du capital contre 30 % actuellement.

Le PDG d’ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, le 8 mai. © AFP

Le PDG d’ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, le 8 mai. © AFP

Publié le 2 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Le complexe sidérurgique d’El Hadjar à Annaba (600 kilomètres à l’est d’Alger) – détenu à 70 % par Arcelor Mittal et à 30 % par l’entreprise publique algérienne Sider – va bientôt connaître des changements à son tour de table. Cela fait déjà de nombreux mois que l’Algérie négocie avec le groupe basé au Luxembourg afin de devenir majoritaire à 51 %. D’après des informations relayées par le site économique et financier Econews, qui cite des sources au ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, « le dossier est finalisé et bouclé ». Il ne resterait plus que l’aval du Conseil des participations de l’État – chargé de gérer les participations de l’État – qui doit se réunir au mois de juillet.

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L’inconnue reste de mise

L’opération comprendrait une montée au capital de l’Algérie, mais on n’en connaît pas encore les conditions. Pour l’heure, aucun détail de nature financière et technique (augmentation de capital ou rachat de parts auprès d’Arcelor Mittal) n’a encore filtré ; les parties prenantes dans ce dossier demeurent injoignables.

La montée au capital de l’Algérie doit permettre de réhabiliter le complexe sidérurgique avec la mise en place d’un plan de développement évalué à un milliard de dollars et de faire passer les capacités de production à 2,2 millions de tonnes d’acier en 2017. El Hadjar souffre de sous-investissement depuis sa privatisation en 2001. Les objectifs de production et les créations d’emplois n’ont jamais été tenus par la multinationale indienne, ce qui a provoqué de nombreuses revendications sociales au cours de ces dernières années.

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Besoins considérables du marché local

En 2012, Arcelor Mittal Annaba n’a produit que 580 000 tonnes d’acier, contre les 700 000 initialement prévues. Quant aux pertes financières, elles se sont élevées à 33 millions de dollars, menaçant la filiale algérienne et ses 5 000 emplois. Pourtant, les besoins du marché local sont considérables : les importations de produits sidérurgiques ont atteint 10 milliards de dollars, soit 80 % de la consommation du pays.

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Fin mai, Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement avait déclaré à Jeune Afrique : « La filière de la sidérurgie est importante en Algérie en raison de nos besoins qui sont élevés par rapport à nos capacités de production. Nous avons donc la volonté de préserver la production nationale, de valoriser l’emploi, de réduire nos importations et, dans le même élan, d’exporter. Une règle guide notre démarche : protéger la production nationale ».

La reprise en main à venir de l’état du complexe sidérurgique, ne serait donc pas de trop pour promouvoir la filière.repeat repeat;">

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