Les Lions à la tannière, les coups de griffes fusent

Les Lions indomptables, à l’image des grandes équipes qui ont essuyé une élimination prématurée au Mondial 2010, entrent dans la phase du grand déballage post-naufrage. Même le capitaine emblématique, Samuel Eto’o, n’est pas épargné.  

Samuel Eto’o est considéré comme responsable des tensions dans l’équipe. © AFP

Samuel Eto’o est considéré comme responsable des tensions dans l’équipe. © AFP

Publié le 30 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Eliminés dès le premier tour de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, les Camerounais règlent leurs comptes par médias interposés. Déjà critiqué par Roger Milla avant le début de la compétition, le capitaine des Lions indomptables, Samuel Eto’o, en prend pour son grade. Jean-Paul Akono, entraîneur de l’équipe du Cameroun qui a remporté la médaille d’or en 2000 aux Jeux olympiques de Sydney, fait de lui le principal responsable de la dégradation du climat au sein d’un groupe miné par les rivalités et l’argent. Il reproche aux deux derniers sélectionneurs, l’Allemand Otto Pfister et son successeur, le Français Paul Le Guen, de s’être « laissés inféoder » par le clan du joueur de l’Inter de Milan.

Ainsi, « ce n’était plus ces entraîneurs qui faisaient l’équipe, mais c’était des joueurs qui imposaient la sélection », s’insurge Akono dans le quotidien La Nouvelle expression paraissant à Douala. « Otto Pfister, pour envoyer sa liste, allait la faire valider à Barcelone (ancien club d’Eto’o), et c’est de Barcelone qu’on nous envoyait la sélection ici », poursuit l’ancien entraîneur du Canon de Yaoundé. Un groupe de jeunes joueurs n’a plus supporté ce « comportement ».

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« Haine tenace »

Témoin privilégié de la vie du groupe en Afrique du Sud, le patron de la communication du ministère des Sports, Linus Pascal Fouda, témoigne de la « haine tenace » qui existait entre Eto’o et son principal rival, le milieu de terrain Achille Emana. Une réunion, tenue « pour crever l’abcès », n’a rien changé. « On a eu le sentiment par la suite que les gens ne s’étaient pas vraiment libérés », déplore Fouda dans le quotidien Le Jour.

La scène la plus surréaliste a été vécue sur le banc de touche du Cameroun : « Pendant des matchs, certains joueurs jubilaient lorsque les Lions prenaient un but. J’ai vu à plusieurs reprises des gens rire, se congratuler. » Ou encore des joueurs accrochés à leur téléphone à la mi-temps d’un match, « avant même que le coach ne fasse son discours », s’indigne-t-il. « Ces joueurs sont des irresponsables, en fait, ils n’appréhendent pas certaines règles. (…) Ce sont des gens qui gagnent énormément d’argent et qui ont perdu les valeurs de base », conclut-il.
 

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