Le report du référendum constitutionnel perturbe la sortie de crise
Le calendrier de sortie de crise proposé par Andry Rajoelina devait débuter le 12 août prochain avec un référendum sur la Constitution. Le report de cette échéance complique encore un peu plus la résolution d’une crise qui dure depuis plus de 18 mois.
La sortie de crise, sur la Grande Ile semble être, une nouvelle fois, en passe d’avorter. Le référendum constitutionnel, qui devait se tenir le 12 août prochain, a été reporté sine die, le 29 juin, selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). En cause, un retard pris dans la rédaction du texte de la nouvelle Constitution qui devait marquer un renouveau politique et institutionnel dans le pays.
Pour reporter la consultation populaire, la Ceni s’appuie sur le code électoral, selon lequel « la campagne électorale pour un référendum constitutionnel doit durer 45 jours ». Or, pour tenir ces délais, il aurait fallu la faire débuter lundi 28 juin. Mais sans projet constitutionnel clair, point de campagne, a expliqué en substance Hery Rakotomanana, président de l’institution.
Décision unilatérale
Le 12 mai dernier, le président de la Haute autorité de la transition malgache (HAT), Andry Rajoelina, s’était laissé trois mois pour parfaire le projet de Constitution. Il entendait par cette consultation des citoyens ouvrir la voie à une résolution de la crise politique qui agite l’île depuis sa prise de pouvoir en mars 2009. Il avait fixé un calendrier dont la première échéance était le 12 août. Il prévoyait ensuite des élections législatives le 30 septembre suivies d’une présidentielle le 26 novembre.
Mais ces échéances, décidées unilatéralement, ont été rejetées en bloc par les autres parties en présence dans la négociation. L’opposition réclamait à Andry Rajoelina de bien vouloir se conformer aux accords signés en 2009, grâce à la médiation de la communauté internationale.
Mépris des négociations
En août dernier en effet, une série d’accords avaient été signés à Maputo, sous l’égide du Mozambicain Joaquim Chissano, président du Groupe international de contact (GIC). Ce dernier est chargé, sous l’égide de l’Union africaine (UA), de résoudre la crise politique qui oppose d’un côté les anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy et, de l’autre, le nouvel homme fort de Madagascar Andry Rajoelina. Les quatre hommes étaient parvenus à s’entendre sur la fin de la période de transition et sur la répartition des membres de leurs mouvances respectives au sein du gouvernement. Une entente finalement entérinée par les accords d’Addis Abeba en novembre 2009. Mais Andry Rajoelina n’avait ensuite plus respecté ses engagements, et avait quitté la table des pourparlers.
Depuis, la situation est au point mort, chaque partie refusant de faire un pas vers l’autre. Andry Rajoelina préfère désormais faire cavalier seul au grand dam de la communauté internationale. Celle-ci, en représailles, ne reconnaît pas son régime et lui impose régulièrement de nouvelles sanctions en suspendant l’aide économique.
Néanmoins, Andry Rajoelina a semblé céder le 12 mai dernier en annonçant qu’il ne souhaitait pas être candidat à la prochaine élection du président de la République. Une présidentielle à présent hypothéquée.
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