Abdelatif Benazzi : « Si je peux aider le Maroc… »

L’ancien troisième ligne de l’équipe de France de rugby est allé  récemment en Afrique du Sud. Il y a retrouvé  François Pienaar, capitaine des Springboks champions en 1995, mais n’a pas pu revoir Nelson Mandela, dix-sept ans après leur première rencontre. Et il rêve de voir le rugby se développer au Maroc, son pays natal… Interview.

Alexis Billebault

Publié le 30 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Jeuneafrique.com : Vous avez effectué un voyage il y a quelques semaines en Afrique du Sud. À quand remontait votre dernier séjour dans ce pays ?

Abdelatif Benazz i: A l’année 1995, lors de la Coupe du monde de rugby. La première fois, c’était en 1993, lors d’une tournée avec l’équipe de France. Je n’avais pas pu jouer à cause d’une blessure, mais j’avais eu l’occasion de visiter un peu ce pays, qui sortait à peine de l’apartheid.

Depuis, l’Afrique du Sud a beaucoup changé ?

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La transformation est impressionnante. À Soweto, les conditions de vie se sont améliorées, il y a des hôtels, des routes, mais il y a encore beaucoup à faire. Et l’apartheid laissera des traces indélébiles dans la société sud-africaine. Les inégalités sont flagrantes, mais cela n’empêche pas l’Afrique du Sud d’être la première puissance économique du continent.

Avez-vous discuté  avec François Pienaar, l’ex-capitaine des Springbocks, de la demi-finale de la Coupe du Monde 1995, lorsque votre essai a été refusé, ce qui avait privé la France de finale ?

Non. Nous avons évoqué  nos années communes à Saracens, en Angleterre, quand il était mon entraîneur. Bon, je sens bien que cet essai refusé gêne encore les Sud-Africains. Mais leur victoire en Coupe du monde a apporté tellement de choses à ce pays que je n’ai aucune rancune.

Cette année, vous n’avez pas pu revoir Nelson Mandela. Vous l’aviez vu pour la première fois en 1993. Quel souvenir gardez-vous de lui ?

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Un souvenir ému. Je ne l’avais pas vu longtemps, le temps de boire un thé, mais je me souviens surtout que j’avais eu du mal à lui dire quelque chose, tellement j’étais impressionné ! On a beau mesurer près de deux mètres, face à un homme qui possède un tel charisme, on se sent tout petit… Cette année, je n’ai malheureusement pas pu le revoir, car il est très affaibli.

Hormis l’Afrique du Sud, aucun pays africain ne parvient à  émerger au niveau international. Le rugby, sur le continent, est-il condamné à rester dans l’ombre ?

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Le rugby à sept sera olympique en 2016, et cela devrait favoriser son développement en Afrique. Certes, ce sport ne détrônera jamais le football, mais peut-être que dans vingt ans, nous verrons des pays émerger et participer à la Coupe du monde. Le Maroc, notamment… Mon pays d’origine a un projet de développement sportif, et le rugby en fait partie. J’espère que nous en verrons les premiers résultats bientôt. J’ai d’ailleurs inauguré récemment un stade à Oujda, ma ville natale, en compagnie de Mohammed VI.

Vous n’avez pas envie de revenir pleinement dans le milieu du rugby ?

Pour le moment, non, même si je n’ai pas coupé les liens avec mon sport. Je m’occupe de mes investissements. Mais on revient toujours à son premier amour… J’ai été candidat au poste de manager de l’équipe de France en 2007, et je suis consultant pour quelques radios… Par ailleurs, avec mon association Noor, je m’occupe du rugby pour les jeunes. Et si un jour je peux me rendre utile pour la Fédération marocaine, ce sera avec grand plaisir. 

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