Vers l’arbitrage vidéo ?
Deux erreurs d’arbitrage suffiront-elles à convaincre les dirigeants de la Fifa d’autoriser enfin le recours à la vidéo ? La question se pose de nouveau pendant la Coupe du monde, et Sepp Blatter est aujourd’hui moins prompt à refuser d’en débattre.
Les matchs Angleterre-Allemagne et Argentine-Mexique ont cela de commun qu’ils ressuscitent les lacunes de l’arbitrage qui font polémique depuis de nombreuses années dans les compétitions de football. Les erreurs d’arbitrage en question étant intervenues en huitièmes de finale d’un Mondial, le malaise a de quoi enfler de plus belle.
Mais cette fois, face à la fronde, la Fifa pourrait céder. Son président, Sepp Blatter, a tenu, mardi 29 juin, à s’excuser auprès de l’Angleterre et du Mexique, tous deux lésés à l’issue de leur match respectif. « J’ai exprimé mes excuses aux deux délégations directement concernées. Je comprends qu’ils ne soient pas contents. Les Anglais m’ont dit merci, les Mexicains ont baissé la tête », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Johannesburg.
Une réformette et non une révolution technologique
Il a ensuite ouvert la porte à une éventuelle réforme des méthodes d’arbitrage, limitant pour l’heure cette révolution, réclamée depuis de nombreuses années par les professionnels et les supporteurs, à la « technologie de la ligne de but ». Comprendre : des caméras vidéo pourraient à l’avenir être installées à cet endroit du terrain, afin que les arbitres puissent se référer aux images, en cas de litige ou de simple doute sur une action compliquée. Selon Sepp Blatter, la question pourrait être abordée après le Mondial, lors d’un sommet de la Fédération prévu à Cardiff, les 21 et 22 juillet.
L’argument du « facteur humain »
Pourtant, le Suisse à la tête de la Fifa, tout comme Michel Platini, président de l’UEFA (Union of European Football Associations) est un éternel opposant de l’introduction de la vidéo dans le football. En vigueur dans le rugby, le tennis ou encore le hockey, ce moyen technique lui a toujours semblé inéquitable. Il a d’ailleurs aussitôt tempéré ses propos, estimant que « le football est un jeu de mouvement, et s’il y a une occasion de but, faut-il donner la possibilité à une équipe de réclamer des ralentis une ou deux fois comme au tennis ? Pour une situation comme celle du Mexique, vous n’avez pas besoin de technologie ».
Dans un éditorial publié par la Fifa au mois de mars, Sepp Blatter a soutenu que l’erreur d’arbitrage relève du « facteur humain du football » et fait « tout le charme du jeu ». La levée de boucliers après ces huitièmes de finale aura-t-elle raison de cet argument ?
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