La discrète visite d’Albert II
Pour la première fois depuis 1985, le souverain belge est en visite officielle dans l’actuelle RD Congo. Mais le voyage d’Albert II, placé sous le signe de la réconciliation avec Kinshasa, se veut le plus discret possible.
C’est la première fois depuis vingt-cinq ans qu’un roi des Belges foule le sol de l’ex-Zaïre – le dernier fut le roi Baudouin, en 1985. Décontracté et souriant, Albert II est arrivé lundi après-midi à Kinshasa avec un but bien précis : assister aux festivités du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’actuelle RD Congo, mercredi prochain. Accompagné de son épouse, la reine Paola, ainsi que du Premier ministre démissionnaire Yves Leterme, il a été accueilli à sa descente de l’avion, vers 16 h 45 locales, par le chef du gouvernement congolais, Adolphe Muzito.
Le souverain belge s’est ensuite rendu au palais de la Nation dans le quartier huppé de la Gombe pour un entretien avec le président Joseph Kabila qui l’avait invité en janvier dernier.
Cinquante ans après l’indépendance, les relations entre la Belgique et la RD Congo restent très délicates, marquées par plus de bas que de hauts. Dernière brouille en date, celle due à des déclarations fracassantes sur la corruption en RD Congo par le chef de la diplomatie belge de l’époque, Karel De Gucht. Après neuf mois de rupture, le dialogue avait été renoué en janvier 2009. Sous le signe d’une prudence, toujours de mise.
Pas de prise de parole publique
« Cet événement, c’est avant tout les Congolais qui fêtent leur indépendance », a souligné une source gouvernementale belge, la semaine dernière. Bruxelles insiste sur l’équilibre de sa relation avec son ex-colonie : « Les entretiens prévus lors de la visite du roi se dérouleront ‘entre partenaires égaux’ et seront ‘francs’ », a déclaré le porte-parole du gouvernement belge, quelques jours avant la visite d’Albert II. Et, selon le programme officiel, ni le roi ni Yves Leterme ne devraient s’exprimer publiquement durant leur séjour de quatre jours à Kinshasa, de lundi soir à jeudi matin.
Il n’est pas donc pas prévu que le roi prenne la parole lors du dîner de gala offert, mardi soir, aux chefs d’État étrangers par le président Joseph Kabila. De même, bien qu’il soit chef des armées et qu’il porte le grade de lieutenant-général et de vice-amiral, Albert II devrait assister, mercredi en tenue civile, au défilé militaire sur un grand boulevard de Kinshasa, point culminant des festivités. Le reste du séjour royal sera marqué par la visite de l’hôpital Roi-Baudouin de Kinshasa, d’une école ou encore d’un chantier naval sur le fleuve Congo.
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