Le chef du PJD au Parlement claque la porte

C’est une première : Mustapha Ramid, le chef du groupe parlementaire du parti d’opposition Justice et développement (PJD), a annoncé sa démission prochaine. Il entend par là protester contre la « marginalisation » du Parlement.

Mustapha Ramid, chef du groupe du parti Justice et développement au Parlement, en 2008. © AFP

Mustapha Ramid, chef du groupe du parti Justice et développement au Parlement, en 2008. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 28 juin 2010 Lecture : 1 minute.

Mis à jour le 28 juin 2010 à 17 h 17

C’est une bravade de plus pour Mustapha Ramid. Le remuant chef des cinquante députés du parti islamiste Justice et développement (PJD), a annoncé qu’il allait démissionner de son mandat.

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Par ce geste, symbolique – il est le premier chef de groupe parlementaire à prendre une telle décision pour des raisons politiques – ce leader proche de l’aile dure du PJD entend protester contre la « marginalisation » du Parlement « au niveau de ses attributions de pouvoir ».

« Pressions politiques »

« En tant que président du PJD, je subis également des pressions politiques qui me gênent dans mon travail de député, a-t-il ajouté. J’ai contacté plusieurs personnes pour que ces pressions soient allégées, en vain. » Ramid faisait peut-être référence aux intimidations dont il prétend avoir fait l’objet pour l’empêcher d’accéder à ce poste.

Cet acte du PJD, habitué aux polémiques, intervient après la controverse déclenchée par son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, à la mi-juin. Selon ce dernier, seuls quatre courants sont légitimes au Maroc : les islamistes, les socialistes, les nationalistes et les berbéristes. Des déclarations considérées comme insultantes par le Parti authenticité et modernité (PAM) et par le Rassemblement national des indépendants (RNI).

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L’annonce de la démission de Mustapha Ramid doit être lue en séance plénière, mercredi, et devrait ensuite être publiée au Bulletin officiel, selon le règlement parlementaire.

Il s’agit « d’un acte irresponsable », a jugé l’avocat spécialiste du droit constitutionnel et des courants islamistes Morad Bekkouri, interrogé par l’AFP. « Les électeurs ont confié à M. Ramid un mandat de cinq ans et sa logique voudrait qu’il honore la confiance placée en lui par les électeurs. » (avec AFP)

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