Le rap à la SMOD
Les trois rappeurs maliens de SMOD font la tournée des scènes françaises et étaient au festival des Solidays, ce vendredi à Paris. Leur dernier album, produit par Manu Chao, vient de sortir en France. Rencontre.
« Ça chante, ça rappe ! » Sam, Ousco et Donsky, les trois musiciens de SMOD, aiment reprendre le titre de leur tube pour qualifier leur style. Leur troisième album, éponyme, est le premier à sortir en France. Un début de reconnaissance internationale que le groupe doit d’abord à une rencontre. En 2005, Manu Chao croise la route des rappeurs à Bamako, un soir de répétition sur la terrasse d’Amadou et Mariam. Lesquels se trouvent être les parents de Sam, le guitariste du groupe.
Manu Chao a très vite le coup de foudre pour ce trio qui a débuté cinq ans plus tôt, un peu par hasard : « Ousco et Donsky rappaient, raconte Sam. Un jour, je suis passé dans le quartier, on a fait un freestyle ensemble et deux-trois jours plus tard, on s’est dit qu’il fallait monter un vrai groupe. Donsky et moi étions dans la même classe au lycée, ça facilitait les choses. »
Chanson engagée
Le résultat est un mélange de folk, de rap et de musique traditionnelle africaine. Les sonorités maliennes de la guitare de Sam rencontrent le hip hop, et la mélodie entraînante qui en découle tranche parfois avec les paroles engagées qui lui sont apposées.
Prôner l’éducation, la santé, mais aussi dénoncer frontalement les injustices et la corruption sont les moyens employés par ces rappeurs pour « prouver que la musique africaine ne s’arrête pas seulement au rythme, à la danse, mais qu’il y a aussi un message », rappelle Donsky. Dans le titre Les Dirigeants africains, le groupe accuse par exemple les chefs d’État de « parler beaucoup » et de « manger l’argent »…
Avec ce nouvel album, SMOD souhaite toucher un public européen, mais pas seulement. « On compte faire des concerts dans de nombreux pays africains. Il faut qu’on chante devant des millions de jeunes qui nous soutiennent et qui veulent le changement en Afrique. Parce que c’est les cinquante ans de l’indépendance, dit Sam. Il faut qu’il y ait une évolution ! »
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