Le continent veut enfin compter
Jusqu’à dimanche, le Canada accueille les sommets du G8 et du G20. Des rendez-vous entre pays riches où l’Afrique espère peser de tout son poids.
Aller plus loin que la simple présence sur une photo de famille, dépasser le cadre des bonnes intentions : c’est ce que les pays africains aimeraient faire, ce week-end, à l’occasion de la tenue du G8, vendredi à Huntsville, et du G20, samedi et dimanche à Toronto.
Cette année, quatre représentants du continent sont les invités du G 20. Ce sont les présidents du Malawi (Bingu wa Mutharika, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine), de l’Algérie (Abdelaziz Bouteflika), du Sénégal (Abdoulaye Wade), du Nigeria (Goodluck Jonathan). Le président sud-africain Jacob Zuma sera également présent, mais au titre de seul membre africain à part entière de ce grand forum économique mondial.
D’égal à égal
La marge de négociation des pays africains invités sera limitée. Ils ne peuvent participer aux réunions entre pays membres, et n’auront eu que quelques semaines pour se préparer. Mais la question du renforcement du poids de l’Afrique est clairement posée.
« Nous aimerions que le président de l’Union africaine demande clairement à avoir une représentation permanente auprès du G20 », a déclaré à l’AFP Soren Ambrose, expert en aide au développement et représentant de l’organisation ActionAid, dont le siège est au Kenya.
Devant des hommes d’affaires canadiens, mercredi, Goodluck Jonathan a pour sa part prôné un partenariat d’égal à égal, et fait part de son souhait d’attirer plus d’investissements privés sur le continent.
Promesses non tenues
Autre sujet d’importance pour les pays africains : le versement des aides décidées lors du sommet. « En 2005, le G8 a promis d’augmenter son aide de 50 milliards de dollars, mais cinq ans plus tard, il manque toujours 20 milliards, affirme l’organisation humanitaire Oxfam. Et cette année, 350 000 femmes vont mourir en couches, de causes qui auraient pu être évitées, simplement par manque d’accès à des soins de santé de base. »
Un constat confirmé en avril par l’OCDE, selon laquelle l’aide publique au développement (APD) de ses membres ne permet toujours pas aux pays riches de tenir leurs engagements de lutte contre la pauvreté. Cette aide s’est élevée en 2009 à 119,6 milliards de dollars, soit 0,31 % de leur produit national brut (PIB) cumulé – contre 0,7% recommandé par l’ONU.
Or, les déficits budgétaires qu’a laissés dans son sillage la crise de 2009 n’augurent pas bien des perspectives de rattraper ce retard. Et les pays riches, s’ils sont d’accord pour faire un effort en matière d’aide humanitaire, ont aussi d’autres soucis concernant l’Afrique, avec la piraterie maritime, le terrorisme ou le trafic de drogue.
« Il est encourageant de voir l’Afrique mieux représentée lors de ces sommets », résume une militante zimbabwéenne de World Vision, Sue Mbaya. « Mais il reste à voir si cela aboutira à un nouvel engagement pour les mères et les enfants africains. (avec AFP)
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