Les groupes armés redoublent de violence

LRA, FDLR… Les milices rebelles sévissent de plus belle en RD Congo. Les organisations humanitaires donnent l’alerte, inquiètes de la recrudescence des exactions à l’encontre des civils. Et de l’impact pour la stabilité et le développement du pays.

Des membres de la LRA dans un parc national congolais, en décembre 2008. © Reuters

Des membres de la LRA dans un parc national congolais, en décembre 2008. © Reuters

Publié le 23 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Max Hadom, le représentant à Kinshasa du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), tire la sonnette d’alarme. Selon lui, l’insécurité et les violences en RDC ne font qu’empirer. La faute aux groupes armés, qui se multiplient et dont la fréquence des attaques contre les populations civiles va crescendo. « Le problème numéro un du pays est la sécurité », a-t-il déclaré mardi 22 juin, soulignant l’« augmentation des groupes armés, qui va de pair avec le recrutement des enfants soldats et une augmentation des violences, notamment sexuelles ».

Les enquêtes de l’Ocha sur le terrain prouvent en effet que tous les types de violence sont en hausse dans le pays, notamment dans l’Est (dans la région du Nord-Kivu et du Sud-Kivu) et dans la Province orientale. Une situation qui met en péril la stabilité économique et le développement, non seulement de la RDC, mais aussi de toute la région des Grands Lacs.

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Massacres à l’aveugle

Les principaux groupes qui sévissent dans ces secteurs sont, d’une part, les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans les deux Kivu, et les rebelles de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) ougandaise dans la Province orientale.

Depuis six mois, la LRA fait de plus en plus parler d’elle, semant la terreur et massacrant à l’aveugle. « C’est ce que j’ai vu de plus horrible, ils coupent les oreilles, les lèvres et renvoient les personnes pour semer des messages de terreur », explique Max Hadom. Dans la Province orientale, où les exactions se déroulent dans les endroits les plus difficiles d’accès, on dénombre plus de 300 000 déplacés, ainsi que 15 à 20 000 réfugiés dans le Sud-Soudan depuis 2008.

Le gouvernement tarde à réagir

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Mais la violence se fait ressentir à travers toute la RDC. D’après l’Ocha, plus de 80 attaques se sont produites contre des personnels ou des installations humanitaires depuis janvier 2010, le plus souvent contre des ONG locales et nationales. Les travailleurs humanitaires sont désormais obligés de travailler sous escorte.

Quant aux violences sexuelles, si elles ne sont pas une nouveauté, elles semblent en pleine recrudescence  Ces exactions existent depuis des années mais « on ne voit aucune amélioration », déplore Max Hadom.

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En cause, selon le représentant de l’Ocha : le gouvernement qui tarde à réagir et laisse régner l’impunité. Certes,  Max Hadom note les efforts consentis par les responsables politiques, en particulier depuis l’arrivée au pouvoir de Joseph Kabila, en 2007 : « Un certain nombre d’évènements positifs ont permis à la plus grande partie du pays de se stabiliser. » Mais il regrette que ces mesures ne suffisent pas. Que les autorités n’agissent pas réellement, alors qu’elles figurent parmi les victimes indirectes de ces violences. En effet, les attaques contre les convois humanitaires et les violences perpétrées dans l’Est ne font que plomber le budget de l’État, particulièrement affecté ces dernières années.

Un problème d’autant plus sérieux que l’aide humanitaire, freinée par la crise économique mondiale et fortement sollicitée depuis le séisme en Haïti, commence à se raréfier en RD Congo. Le responsable d’Ocha constate clairement « une diminution de l’aide par rapport à la même période de l’année dernière ». Ainsi, l’appel de fonds de 827 millions de dollars de l’ONU n’est actuellement honoré qu’à 35 % (contre 54 % à la même période de 2009).

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