France-Afrique du Sud : le match de la dernière chance

Prenez une taupe qui dévoilerait les secrets d’un vestiaire censé être clos, une équipe qui ne joue pas à son niveau et qui refuse de s’entraîner plus un joueur qui insulte son entraineur et vous obtiendrez… non pas l’équipe du PSG, mais l’équipe de France. Car si l’exploit sportif est loin d’être au rendez-vous, les frasques extra-sportives, elles, font partie du voyage.

Tout a été dit ou presque sur ces affaires qui pourrissent le football français depuis cinq jours. Nicolas Anelka insulte Raymond Domenech, le sélectionneur de l’équipe de France. L’affaire est ébruitée le lendemain par le quotidien sportif L’Équipe, qui en fait sa Une. Les 60 millions de sélectionneurs en herbe et les politiques – pas forcément les mieux placés pour donner leur avis – clouent au pilori le joueur. La Fédération française de football (FFF) décide de l’exclure au terme d’une conférence de presse hallucinante. Et finalement, le dimanche, les joueurs protestent contre cette décision en décidant de ne pas s’entrainer à deux jours d’un match capital.

Les images de cet épisode – de l’altercation entre le capitaine Patrice Evra et le préparateur physique Robert Duverne à la démission en direct d’un dirigeant de la FFF « dégoûté » -ont fait le tour du monde, et continuent de le faire… Sans oublier cette scène surréaliste de Raymond Domenech lisant le communiqué pour le moins puéril de joueurs refusant de s’entraîner.

Qualification difficile pour les deux équipes

Le sélectionneur brésilien des Bafana, Carlos Alberto Parreira, a dû se pincer pour y croire. Si l’attitude et la démobilisation des Bleus n’est pas pour lui déplaire, il ne se fait pas d’illusion. La qualification sera très difficile pour l’Afrique du Sud. « Je suis sûr que les joueurs (de l’Uruguay et du Mexique) ne feront pas d’arrangement du type: « OK, faisons match nul ». Peut-être qu’une des deux équipes ne voudra pas jouer contre l’Argentine et essaiera de gagner. La vérité est que nous ne dépendons pas que de nous », a-t-il reconnu.

Encore Carlos Alberto Parreira n’a qu’à se soucier de l’aspect sportif de la rencontre. Il a prévenu qu’il effectuerait cinq changements dans son onze de départ, par rapport à celui qui avait débuté contre l’Uruguay. Et il est déjà acquis que le gardien de but Itumeleng Khune et le milieu de terrain Kagisho Dikgacoi, suspendus, ne pourront être alignés.

Las, pour les Bleus, les contraintes sont plus que sportives. Si l’équipe de France gagne contre les Bafana au minimum par quatre buts d’écart et que, dans le même temps (les matchs se jouent simultanément), l’Uruguay et le Mexique ne font pas match nul, alors elle pourra continuer son parcours et rencontrer l’Argentine en huitième de finale. Mais qui voudra jouer ce match où il y a tout à gagner mais aussi tout à perdre ?

La tendance actuelle semble montrer que Raymond Domenech alignera un onze-type complètement différent de celui des cinq derniers matchs, et qu’il aurait écarté les meneurs de la fronde de dimanche dernier. Patrice Evra, capitaine des Bleus lors des deux premiers matchs, a déjà été écarté, tandis que Djibril Cissé et André-Pierre Gignac ont été titularisés à l’attaque. En tout cas, ceux qui seront alignés, mélange de jeunes sélectionnés et de cadres pas forcément en accord avec la grève de l’entraînement, joueront un match à double tranchant. Soit ils seront les sauveurs de la nation, soit, dans l’esprit des Français, ils porteront une grande part de responsabilité dans la déchéance du maillot tricolore.

L’affaire Anelka

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