Désiré Tagro visé par une enquête pour corruption
L’un des hommes les plus proches de Laurent Gbagbo, son ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, est visé par une enquête pour corruption active et détournement de fonds. Des investigations ordonnées par le chef de l’État lui-même.
Coup de torchon dans le proche entourage présidentiel ? Laurent Gbagbo a ordonné dimanche qu’une enquête soit ouverte – notamment sur des soupçons de détournement d’argent -, à l’encontre du ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, qui avait lui-même accusé la Commission électorale indépendante de fraude, en janvier 2010.
« Le président de la République vient de saisir ce jour M. Tchimou Raymond, procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, à l’effet d’ouvrir une enquête », a indiqué dans une déclaration Gervais Coulibaly, porte-parole de M. Gbagbo.
Les résultats de l’enquête sont attendus dans un mois. Ils devront faire la lumière sur des accusations portées, début juin, contre M. Tagro par le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly – tous deux des personnalités du Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel) – puis par « certains organes de presse », a encore indiqué Gervais Coulibaly.
Népotisme et détournements
Les investigations ont pour but de déterminer en particulier si le ministre a favorisé sa « tribu d’origine » pour l’entrée à l’École de police et de « vérifier » s’il a « directement ou indirectement marchandé les places mises au concours ou s’il a fait obstruction aux poursuites engagées contre une personne qui les aurait marchandées ».
Elle devra enfin établir si M. Tagro a « détourné pour son compte ou pour le compte d’autrui les sommes d’argent mises à la disposition des éditions 2007, 2008 et 2009 du Hajj (pèlerinage musulman de La Mecque) » et définir le montant de ces éventuels détournements.
« Le ministre de l’Intérieur a-t-il détourné les sommes payées à l’État de Côte d’Ivoire par la société Trafigura pour l’indemnisation des victimes des déchets toxiques du Probo Koala ? », déversés en 2006 à Abidjan, demande encore le porte-parole.
Dernière question : « A-t-il perçu seul ou avec autrui (notamment le Premier ministre) la somme de dix milliards de francs CFA (15 M euros) qui lui aurait été versée à titre de commission par la société Sagem Sécurité? » Sagem est l’opérateur technique français impliqué dans le processus électoral ivoirien, la présidentielle prévue avant la fin de l’année étant sans cesse reportée depuis 2005.
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