Aérien : pourquoi le low-cost fait peur
La libéralisation du secteur au Maroc et en Égypte a attiré une nuée de transporteurs à bas prix. Un exemple qui inquiète Tunisair et Air Algérie.
En 2004, année de signature de l’accord avec l’UE, on comptait 22 transporteurs aériens dans le pays. Six ans plus tard, ils étaient 44, dont 18 compagnies low cost assurant 35 % des vols. En tête de l’offensive, Ryanair (42 lignes vers le Maroc), suivi de Jetairfly (35), d’EasyJet (18), et de l’émirati Air Arabia (13). Résultat : la confortable part de marché de Royal Air Maroc (RAM) a fondu comme neige au soleil, passant de 62 % en 2003 à moins de 50 % aujourd’hui, malgré les baisses de prix consenties.
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Pourtant, la stratégie agressive des transporteurs low cost n’est pas toujours rentable. D’après des spécialistes du secteur, avec les difficultés du tourisme consécutives au Printemps arabe, Air Arabia, Jetairfly et même EasyJet auraient perdu de l’argent sur certaines destinations marocaines, ce qui aurait tempéré leurs ardeurs. Une situation qui fait dire à Driss Benhima qu’elles ont « détruit le marché ».
Hubs
La situation est moins dramatique pour Egyptair, dont les hubs du Caire et d’Alexandrie ont été exclus de l’accord Open Sky signé avec l’UE en 2006. Seules les destinations touristiques délaissées par le transporteur national sont desservies par des concurrents à bas prix, dont Air Arabia, EasyJet et Jetairfly.
Au vu de l’expérience difficile de la RAM et d’Egyptair, la Tunisie et l’Algérie ne sont pas pressées d’accueillir les transporteurs low cost. Fin 2011, elles ont toutes deux suspendu sine die leurs négociations avec l’UE, estimant que Tunisair et Air Algérie n’étaient pas encore prêts.
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