Un gouvernement pour le référendum du Sud-Soudan

Le nouveau gouvernement soudanais, dans lequel les ex-rebelles sudistes ont obtenu le ministère du Pétrole, aura la lourde tâche d’organiser le référendum sur l’indépendance du Sud-Soudan, prévu en janvier prochain.

Le président Omar el-Béchir, le 8 juin 2010 à Khartoum. © AFP

Le président Omar el-Béchir, le 8 juin 2010 à Khartoum. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 15 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Après sa victoire écrasante aux élections générales du mois d’avril, qui l’ont reconduit à la tête du pays, le président soudanais, Omar el-Béchir, a publié lundi soir par décret la composition de son nouveau gouvernement. Principale tâche que celui-ci devra mener à bien : organiser le référendum d’indépendance du Sud-Soudan, prévu en janvier. Un scrutin à haut risque.

Le nouveau gouvernement soudanais compte 35 ministres – contre 31 auparavant – et 42 « ministres d’État» – l’équivalent de secrétaires d’État. Le Parti du congrès national (NCP) du président Béchir obtient 24 postes de ministres, les ex-rebelles sudistes du Mouvement de libération du Sud Soudan (SPLM), huit – dont le ministère du Ppétrole – alors que trois petits partis obtiennent chacun un ministère.

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Luwal Ashweil Deng, ministre du Pétrole

L’ancien numéro deux de la diplomatie soudanaise, Ali Karti, monte en grade et hérite du poste convoité de ministre des Affaires étrangères. M. Karti, qui avait déjà été « ministre d’État » à la Justice par le passé, est réputé être un islamiste plutôt rigoriste. Luwal Ashweil Deng, ancien ministre d’État aux Finances et membre du SPLM obtient le titre de ministre du Pétrole. Poste stratégique s’il en est : le Soudan, cinquième producteur pétrolier africain, extrait environ 480 000 barils de brut par jour.

Une grande partie des ressources pétrolières est située au Sud-Soudan ou à la lisière du Nord et du Sud, et elle constitue un enjeu majeur, alors qu’un référendum d’indépendance est prévu en janvier prochain dans cette région méridionale. On voit mal, en effet, le Nord accepter une partition du pays dans ces conditions.

« Transformation démocratique »

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Plusieurs partis d’opposition ou figures importantes de la politique soudanaise avaient décidé de ne pas participer à ce gouvernement, dont Yasser Arman (SPLM), principal rival au président Béchir lors des élections d’avril. « Je ne veux pas participer au gouvernement et je ne suis pas élu à l’Assemblée nationale. Je veux continuer à (…) militer pour une transformation démocratique », a dit M. Arman lundi soir à l’AFP.

Omar el-Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour (ouest du Soudan), avait dissous, fin mai, le gouvernement formé dans la foulée de l’accord de paix global (CPA). C’est cet accord, qui avait mis fin, en 2005, à vingt-et-un ans de guerre civile entre le Nord et le Sud-Soudan, qui prévoit la tenue en janvier prochain du référendum sur la sécession du Sud-Soudan.

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