Cinq morts pour une Constitution
Deux explosions, dimanche soir à Nairobi, ont fait cinq morts et près de 80 blessés. Non revendiqué, l’attentat s’est produit lors d’une manifestation d’opposants au projet de réforme constitutionnelle, alors qu’un référendum sur le sujet doit avoir lieu le 4 août prochain.
C’est le premier événement de ce genre qui survient au Kenya depuis les violences post-électorales de 2008, alors que Washington se disait récemment « optimiste » sur la normalisation politique en cours dans le pays. Dimanche 13 juin au soir, deux explosions, lors d’un rassemblement d’opposants au projet de nouvelle Constitution kenyane, ont fait cinq morts et près de 80 blessées à Nairobi. Trois personnes ont été tuées sur le coup, et deux blessés graves ont succombé dans la nuit à leurs blessures.
Une victime des explosions, le 13 juin 2010 à Nairobi (AFP).
Aussitôt après le drame, le président kenyan, Mwai Kibaki, a convoqué pour lundi matin une réunion d’urgence des principaux responsables de sécurité du pays. « Nous voulons aller au bout de cette affaire, nous appelons tous les Kenyans au calme pendant que la police mène son enquête », a déclaré à la presse le vice-président, Kalonzo Musyoka.
Projet contesté
Outre le président et le Premier ministre, Raila Odinga – qui ont bien du mal à s’entendre – les ministres de la Sécurité et de la Défense, George Saitoti et Youssouf Hajji, participeront à cette réunion, de même que le chef de l’état-major, Jeremiah Kianga, le chef de la police, Mathew Iteere, et le chef des services de renseignement, Michael Gichangi.
Pour l’heure, l’attentat n’a pas été revendiqué, ce qui peut laisser supposer qu’il s’agit d’une pure provocation destinée à radicaliser le mouvement anti-Constitution… Quoi qu’il en soit, il intervient dans un contexte tendu, alors que le Kenya doit se prononcer, le 4 août par référendum, sur un projet constitutionnel soutenu par la majorité du gouvernement d’union nationale en place. Un projet de réforme contesté par plusieurs autres responsables politiques, ainsi que par les églises chrétiennes, qui refusent notamment une clause autorisant l’avortement si la santé de la mère est en danger.
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