Le Suisse Max Göldi relâché par Tripoli
Max Göldi, un ressortissant helvétique détenu à Tripoli depuis février dernier, vient d’être libéré. Il attend ses papiers pour pouvoir rejoindre son pays, en dépit des tensions diplomatiques entre celui-ci et la Libye.
Le Suisse Max Göldi, détenu en Libye depuis le 22 février dernier, a été libéré de prison, a-t-on appris vendredi 11 juin. Il lui reste maintenant à obtenir son visa de sortie du pays pour regagner la Suisse. Les relations entre les deux pays sont au plus mal depuis plusieurs mois et les autorités suisses espèrent que Tripoli ne fera pas de difficulté administratives ou "politiques".
L’homme d’affaires pourrait quitter Tripoli samedi ou dimanche, selon son avocat libyen Salah Zahaf. La presse suisse se montre cependant prudente sur la date de son retour au pays, tout comme le ministère des Affaires étrangères (DFAE). La libération jeudi après-midi de Max Göldi "est une étape", a insisté le porte-parole du DFAE Lars Knuchel. "Il s’agit maintenant qu’il puisse rentrer à la maison le plus rapidement possible et retrouver sa famille".
Selon le site internet du journal libyen Qurina, Max Göldi a été libéré sur décision du Conseil supérieur des instances judiciaires (Cour suprême). Le journal, qui cite "une source responsable", a ajouté que cette libération est "intervenue à la veille de la visite d’une délégation suisse de haut rang qui devait rencontrer vendredi le Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi". Le quotidien populaire suisse Le Matin parle de "semi-libération" en estimant que le "clan Kadhafi (…) peut faire durer les démarches administratives pour l’obtention d’un visa aussi longtemps que nécessaire. Voire emprisonner de nouveau l’otage suisse".
Depuis New York où elle est en déplacement, la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a mis en garde contre tout optimisme excessif en faisant valoir auprès de l’agence de presse helvétique ATS qu’il n’y avait pas de "garanties" sur la date de retour de l’homme d’affaires. La porte-parole de la section suisse d’Amnesty International, Manon Schick, a souligné que "rien ne s’oppose au niveau juridique à ce qu’il obtienne son visa de sortie" du territoire libyen. Du point de vue administratif, c’est une démarche qui peut se faire en quelques heures" même s’il faut attendre le week-end pour l’entreprendre, le vendredi étant chômé en Libye, a-t-elle indiqué. "Maintenant, c’est une question de volonté politique", a reconnu la porte-parole d’Amnesty International.
Escalade diplomatique
M. Göldi avait été arrêté en 2008, en représailles à l’arrestation musclée à Genève en juillet 2008 d’Hannibal Kadhafi, l’un des fils du leader libyen, sur une plainte de deux domestiques l’accusant de mauvais traitements. Après 53 jours en prison, Max Göldi et un autre Suisse, Rachid Hamdani, avaient été libérés mais il leur était interdit de quitter le territoire libyen. Ils s’étaient alors réfugiés à l’ambassade helvétique à Tripoli. M. Hamdani a pu quitter la Libye le 23 février dernier, tandis que M. Göldi a quitté le même jour l’ambassade helvétique à Tripoli pour se rendre aux autorités libyennes et purger une peine de quatre mois de prison pour "séjour illégal" en Libye.
En réaction à la détention de ses deux ressortissants, assortie de mesures de rétorsion économique de la part de Tripoli, la Confédération helvétique, membre associé de l’espace Schengen, avait décidé en 2009 de restreindre, pour l’élite libyenne, l’attribution de visas permettant d’accéder aux pays de l’espace Schengen, impliquant ainsi l’Union européenne dans ce contentieux. Tripoli avait répliqué en février en annonçant des restrictions de visas à l’encontre des ressortissants des pays de l’espace Schengen, provoquant la colère de plusieurs capitales européennes et finalement une médiation de la présidence espagnole de l’UE et de l’Allemagne, que la diplomatie suisse a tenu à remercier pour "leur engagement". (avec AFP)
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