Mad(e) in Kenya

Il tuait ses victimes, dit-il, pour satisfaire l’appétit de ses « esprits maléfiques ». Entre animisme et pathologie psychiatrique, voici l’histoire d’un psychopathe qui fait trembler le Kenya.

Philippe Onyancha, le serial killer possédé par des esprits. © Fredrick Onyango

Philippe Onyancha, le serial killer possédé par des esprits. © Fredrick Onyango

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 10 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

C’est mercredi 9 juin que l’homme est passé aux aveux. Philippe Onyancha, employé d’une des plus célèbres compagnies de sécurité du Kenya, G4S, était en fait un « ange de la mort ». Il a reconnu avoir tué 19 personnes, en majorité des femmes et des enfants, et au moins deux des femmes qu’il a tuées étaient des personnes qu’il était censé protéger dans le cadre de son métier… Son but : parvenir à une centaine de meurtres pour satisfaire les « esprits » maléfiques qui, a-t-il dit, le dominent depuis qu’il a été initié par une femme à un culte dont il n’a pas donné le nom, en 1996.

« C’était comme des échelons. Pour parvenir au niveau supérieur, il fallait que je tue beaucoup de gens et que je rencontre le chef du culte », a-t-il déclaré. En 2007, les esprits lui ordonnent de quitter Nairobi pour se rendre à Nyeri (à une centaine de km au nord de la capitale) afin d’y accomplir sa sinistre besogne. Heureusement, la police a mis fin à son équipée sauvage avant qu’il ne fasse plus de victimes…

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Âgé de 32 ans, Onyancha a été arrêté la semaine dernière par la police, après avoir tenté d’extorquer une rançon à la famille d’un enfant qu’il avait enlevé. Cuisiné par les forces de l’ordre, il a fini par emmener les agents à l’endroit où il avait enterré l’enfant. Puis l’ancien garde de sécurité leur a fait découvrir quatre autres corps – trois femmes et un enfant – dont les restes, sur le toit d’un bâtiment de Nairobi, d’une femme qu’il avait tuée en novembre 2008.

« Plaisir et satisfaction »

« Mon but était de parvenir à 100 personnes », a déclaré à la presse le tueur en série, sous étroite surveillance policière. « Je peux me souvenir très précisément des circonstances de chacun de ces meurtres, c’est comme si cela était arrivé aujourd’hui, je peux vous mener à tous les lieux » de mes crimes, a-t-il ajouté.

Les esprits lui donnaient le pouvoir de subjuguer ses victimes pour les soumettre, dit-il, admettant toutefois qu’il s’en prenait volontiers aux femmes parce qu’elles sont plus vulnérables. « Quand l’urgence de tuer me prend, ce sont les civtimes les plus faciles », explique-t-il. « C’est un besoin qui grandit en vous une fois que vous avez été initié, et depuis que j’ai ce truc, j’ai toujours eu la passion de tuer », a-t-il déclaré.

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« Quand je rencontre ma victime, elle ne peut pas me résister. Je n’ai qu’à la saluer, lui serrer la main et elle devient faible. » Onyancha affirme qu’il a étranglé toutes ses victimes mais n’a pas abusé d’elles sexuellement. S’exprimant sans montrer d’émotions apparentes, il a expliqué que le besoin de tuer devenait chaque fois plus impérieux. Et que l’acte d’étrangler, puis de boire le sang de ses victimes, provoquait chez lui beaucoup de « plaisir et de satisfaction ».
 

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