Affaire Lies Hebbadj : le boucher et son amante en garde à vue
Lies Hebbadj, le boucher franco-algérien dont le ministre de l’Intérieur réclamait la déchéance de la nationalité française, est en garde à vue depuis lundi matin avec deux autres personnes, dont son amante qui avait reçu une amende pour conduite avec niqab. Une affaire qui avait été instrumentalisée par Brice Hortefeux.
La justice n’en a pas fini avec Lies Hebbadj, ce boucher franco-algérien vivant à Nantes, et qui était apparu sur le devant de la scène quand l’une de ses concubines avait décidé de contester, en avril dernier, une contravention reçue pour avoir conduit revêtue d’un niqab. Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, avait alors décidé d’instrumentaliser son cas en plein débat sur l’interdiction du voile intégral. Il avait notamment demandé que Hebbadj soit déchu de la nationalité française – ce qui avait peu de chance de se produire dans les conditions actuelles de la loi française, comme Jeune Afrique l’avait alors rappelé.
Puis, à la demande de la préfecture de Loire-Atlantique, une enquête préliminaire visant Lies Hebbadj et son entourage avait été ouverte pour « une suspicion de relations polygames » et des « interrogations sur la régularité des aides sociales dont bénéficieraient plusieurs personnes de sexe féminin qui seraient en relation avec lui ». Enquête qui vaut aujourd’hui à Lies Hebbadj d’être placé en garde à vue depuis lundi matin à la section financière de la police, ainsi que Sandrine Mouleres, sa compagne qui avait été verbalisée pour conduite avec niqab, et un homme travaillant pour Hebbadj.
« Les maîtresses ne sont pas interdites par l’islam »
Selon une source proche du dossier, les gardes à vues porteraient sur des suspicions d’« escroquerie, de travail dissimulé et de fraude aux aides sociales ». « Je viens de voir ma cliente, j’ai vraiment du mal à comprendre, a déclaré lundi matin Me Jean-Michel Pollono, avocat de Sandrine Mouleres. « Maintenant, si on conteste une contravention, on se retrouve en garde à vue ? », s’est-il interrogé.
« Je suis surpris que seule ma cliente soit en garde à vue et qu’aucune des autres femmes de M. Hebbadj ne soit en garde à vue, a-t-il poursuivi. Je déplore le sort particulier qui (lui) est fait. Elle ne comprend pas pourquoi on s’en prend particulièrement à elle. »
Des perquisitions ont débuté lundi matin, notamment au domicile de Lies Hebbadj et à celui de sa compagne à Rezé (sud de Nantes). Hebbadj, avait reconnu devant la presse entretenir des relations avec plusieurs femmes. « À ce que je sache, les maîtresses ne sont pas interdites en France, ni par l’islam », avait-il notamment affirmé. En oubliant apparemment que les relations sexuelles extra-conjuguales étaient formellement interdites par le Coran… Quant au ministre de l’Intérieur, qui a fait appel vendredi dernier d’une condamnation pour injure raciale, il ne s’était pas exprimé à l’heure où nous écrivions ces lignes. Par devoir de réserve, sans doute…
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...