Christophe de Margerie : « Le risque zéro n’existe pas »

Dans un entretien à « Jeune Afrique », le nouveau PDG de Total, Christophe de Margerie, répond aux nombreuses critiques visant les pétroliers au sujet de la « malédiction de l’or noir », mais aussi des risques écologiques majeurs encourus par le golfe de Guinée.

Un tiers de la production du groupe dirigé par Christophe de Margerie provient d’Afrique. © Laurent Villeret/Total

Un tiers de la production du groupe dirigé par Christophe de Margerie provient d’Afrique. © Laurent Villeret/Total

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 7 juin 2010 Lecture : 1 minute.

« Total a économiquement besoin de l’Afrique », se contente d’affirmer Christophe de Margerie quand on lui demande s’il pense – comme Nicolas Sarkozy, en 2006 – que la France n’a pas besoin du continent. Les chiffres de Total, en effet, parlent d’eux-mêmes.

« Le continent représente 25 % de nos réserves de brut de ces dix dernières années, contient environ un tiers de nos réserves, (…) et fournit près d’un tiers de la production du groupe », indique De Margerie, qui détaille les projets de développement du groupe, en particulier ceux qui sont en cours au Nigeria. « Une grosse partie de notre budget d’investissement est engagée dans ce pays. C’est un énorme programme d’environ 2 milliards de dollars par an », précise-t-il.

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« Il faut une réponse des pétroliers »

Entre Total et l’Afrique, c’est une longue histoire. Au point qu’il arrive à son PDG de dire au nouveau président nigérian, notamment, qu’il se sent « nigérian » depuis qu’il fréquente son pays et, surtout, que Total y est implanté.

Mais De Margerie répond aussi aux vives critiques auxquelles les pétroliers font face. Comme celles concernant la malédiction de l’or noir : « Le sujet, c’est la gouvernance, pas le pétrole, se défend vigoureusement le PDG. En Afrique, ce sont des comportements qui sont en cause. Et ça ne vaut pas que pour les Africains, mais pour tous les maillons de la chaîne. »

Puis viennent, suite à la gigantesque fuite de la plateforme Deepwaterb Horizon aux États-Unis, les suspicions sur le risque d’un désastre écologique majeur dans le golfe de Guinée. « Le risque zéro n’existe pas », reconnaît De Margerie. « Il faut une réponse des pétroliers. Nous devons en particulier procéder à un état des lieux et voir s’il y a des mesures spécifiques à prendre sur nos plus anciennes plateformes », assure-t-il.

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Retrouver l’intégralité de l’interview de Christophe de Margerie dans Jeune Afrique n° 2578, en kiosques du 6 au 12 juin 2010.

 

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