Ahmed Taoufik : « La burqa n’est pas obligatoire » dans l’islam
Ahmed Taoufik, ministre marocain des Affaires islamiques, fait le point sur la burqa, le prosélytisme chrétien au Maroc, et le rapport décomplexé des musulmans à leur religion.
Le Maroc est à l’aise avec l’islam. Selon Ahmed Taoufik, son pays est en train de « créer un modèle qui mettra les Marocains, en tant que musulmans, à l’aise dans leur religion et dans leur vie quotidienne ». Tout cela, selon le ministre, grâce à une politique d’équilibre entre « les valeurs traditionnelles et les choix du Maroc moderne ».
La burqa reste marginale
Pour dépassionner certains débats, tels que celui autour du port de la burqa, le ministre en charge des Affaires islamiques préconise de passer par l’éducation. « Il faut faire un effort pédagogique pour convaincre que le port de la burqa n’est pas obligatoire » dans l’islam, a-t-il notamment expliqué, insistant sur le fait que le voile intégral ne figure nulle part dans les préceptes de la religion musulmane. « Il faut se méfier des comportements qui cachent des expressions politiques et sociales et qui utilisent un référentiel religieux qui n’a rien de principal par rapport aux fondements et aux priorités prescrits par l’islam ».
Précisant qu’il s’exprimait à titre personnel, il a ajouté que le petit nombre de femmes porteuses de la burqa en France et au Maroc ne justifiait pas d’en faire un « problème de société », qualifiant cette pratique de « chose marginale ». Le port de la burqa suscite la polémique dans plusieurs pays européens, notamment en France et en Belgique (ce dernier pays l’ayant déjà interdit alors que le premier cherche à le faire). « Une femme est libre de se comporter comme elle veut, en particulier d’une manière pudique », a-t-il nuancé, relevant toutefois qu’au pèlerinage de La Mecque, « les femmes ne se couvrent pas le visage ».
Prosélytisme chrétien
Ahmed Taoufik s’est aussi exprimé au sujet des missionnaires chrétiens récemment expulsés du royaume chérifien. « On est devant un activisme qui a porté atteinte à loi et à l’ordre public », et le Maroc « a agi pour préserver la sécurité de tous, musulmans et autres ». Plusieurs missionnaires ont été récemment accusés de prosélytisme chrétien et expulsés. Une expulsion qui, selon le ministre, visait à « prémunir l’islam et les autres religions ».
« Le Maroc ne peut imaginer un jour envoyer des délégations pour faire de la reconversion ailleurs. Il faut respecter notre religion et la tradition des Marocains qui sont fiers de leur religion », a-t-il conclu.
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