Sommet Afrique-France : la toute première fois pour Sarkozy

Le premier sommet Afrique-France de Nicolas Sarkozy s’ouvre à 14 heures, ce lundi 31 mai, à Nice. Le président français y accueille 38 chefs d’Etat et de gouvernement.

Le président Nicolas Sarkozy tient un discours à l’Elysée le 20 mars 2010 à Paris. © AFP

Le président Nicolas Sarkozy tient un discours à l’Elysée le 20 mars 2010 à Paris. © AFP

ProfilAuteur_EliseColette

Publié le 31 mai 2010 Lecture : 3 minutes.

« Trente-huit chefs d’Etat et de gouvernement seront présents. C’est exactement le même nombre que lors du dernier sommet de Cannes, en 2007 », tient-on à préciser à l’Élysée. Sous-entendu : Nicolas Sarkozy ne fait pas moins bien que son prédécesseur, Jacques Chirac, que l’on disait pourtant plus proche des Africains.

Alors que, depuis plusieurs années, la perte d’influence de la France en Afrique est constatée et commentée, Paris peut donc se targuer d’attirer sur son territoire quasiment autant de dirigeants africains que Pékin, lors de ses sommets Chine-Afrique. Et pas des moindres.

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Les poids lourds du continent ont fait le déplacement pour cette 25è édition du Sommet Afrique-France : le Sud-Africain Jacob Zuma, le Nigérian Goodluck Jonathan, l’Egyptien Hosni Moubarak, l’Ethiopien Mélès Zenawi. Et – cerise sur le gâteau, étant données les mauvaises relations entre les deux pays – l’Algérien Abdelaziz Bouteflika est également attendu sur la rive nord de la Méditerranée. Les amis fidèles de l’ancien pré carré sont évidemment de la partie : le Burkinabè Blaise Compaoré, le Gabonais Ali Bongo Ondimba, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Centrafricain François Bozizé, le Djiboutien Ismaël Omar Guelleh, le Camerounais Paul Biya, entre autres.

En revanche, l’événement se passera des dirigeants zimbabwéen et malgache. Robert Mugabe fait l’objet de sanctions de la part de l’Union européenne et ne peut pas se déplacer en Europe, tandis qu’Andry Rajoelina, lui, est sous sanctions de l’Union africaine (UA). Il était prudent de la part de Paris – souvent soupçonné d’indulgence envers le jeune président – de ne pas l’inscrire sur la liste des invités. Troisième persona non grata, le Soudanais Omar el-Béchir, visé par la Cour pénale internationale (CPI).

« Ce qui est important, c’est que personne n’a pris le prétexte de la non-invitation de Béchir et Mugabe pour ne pas venir », se réjouit-on à l’Elysée. Ce qui représentait des casus belli il y a quelques années (d’où le long report du sommet UE-Afrique) semble dorénavant plus facile à gérer. Aucun blocus continental n’a forcé la France à des circonvolutions diplomatiques, une fois que, en décembre dernier, la tenue du sommet à Nice plutôt qu’au Caire a été actée. Les temps changeraient-ils ? C’est en tous cas ce que veut croire Paris, qui insiste sur le changement de format de sa grand-messe traditionnelle.

Un format différent, pour un conclave similaire

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Suite au rapport sur les changements à apporter aux sommets franco-africains, rédigé en 2009 par l’ambassadeur Louise Avon, quelques retouches ont en effet apportées.

Exit, d’abord, le « dîner des amis », qui rassemblait les anciens pays colonisés autour d’une bonne table et du président français, en général, à la veille de l’ouverture du sommet. Pour le cinquantenaire des indépendances, finies les préférences ! En apparence, tout au moins. « Nous n’avons que des amis, donc nous organisons un seul dîner, avec tout le monde », prétend l’Élysée. Il aura lieu le 31 mai, au Palais des rois sardes.

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C’est aussi la régularité des sommets qui est allongée, pour passer de deux à trois ans. Le prochain sommet se tiendra donc en 2013. Pas avant.

L’ouverture à la société civile est la troisième innovation. Et pour représenter la société civile, cette année, c’est le patronat et l’entreprise qui ont été choisis. En marge des travaux à huis clos des chefs d’Etat se tiendront donc, lundi après-midi et mardi matin, des séances de travail entre patrons. Environ 80 entreprises françaises (dont 40 très grandes et 40 PME) et 150 africaines sont présentes à Nice pour parler de la compétitivité des entreprises africaines, de la responsabilité sociale et environnementale ou encore de l’énergie de demain.

Voilà pour le programme officiel. Evidemment, au sein de l’Acropolis – l’imposant Palais des Congrès – des salons privés ont été aménagés. Dix-huit en tout. A l’abri des regards, ils accueilleront des rencontres bilatérales entre les chefs d’Etat. Comme celle de Nicolas Sarkozy avec Goodluck Jonathan, par exemple.

Changement de format ou pas, c’est toujours pour ces petites choses qui se disent en tête à tête qu’il est important de faire le voyage.

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