Révolution idéologique à Washington

Le document de référence de la diplomatie américaine sous l’ère Obama a été publié le 27 mai par la Maison Blanche. Exit la rhétorique guerrière de George W. Bush, et place à la diplomatie, même si l’option militaire bilatérale n’est pas écartée.

Barack Obama enterre la rhétorique guerrière des années Bush. © Reuters.

Barack Obama enterre la rhétorique guerrière des années Bush. © Reuters.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 27 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

La « guerre contre le terrorisme », si chère à George W. Bush, aux néo-cons et autres faucons du Pentagone et d’ailleurs, a vécu. L’acte officiel de décès de la rhétorique guerrière du prédécesseur de Barack Obama a été publié jeudi 27 mai par la Maison Blanche. Le document, nommé « Stratégie de sécurité nationale », désigne spécifiquement Al-Qaïda et non plus le terrorisme, comme l’adversaire principal des Etats-Unis. Un vrai changement de paradigme.

« Ce n’est pas une guerre mondiale contre une tactique – le terrorisme – ou une religion – l’islam – », indique le texte. « Nous sommes en guerre contre un réseau spécifique, Al-Qaïda, et ses terroristes affiliés qui appuient les efforts pour attaquer les Etats-Unis, nos alliés et partenaires ».

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Regarder le monde tel qu’il est

Autre aspect saillant du texte, l’accent mis sur le danger représenté par des individus atypiques, n’ayant pas le profil attendu de terroristes. Deux exemples récents montrent la volonté de la nébuleuse salafiste de manipuler de jeunes musulmans issus de familles aisées – comme Omar Faruk Abdulmutallab, le  Nigérian ayant essayé de faire exploser un avion de ligne au dessus du territoire américain, le jour de Noël 2009 – ou encore des personnes révoltées par les guerres américaines dans leurs pays d’origine – comme Faisal Shahzad, le père de famille américain d’origine pakistanaise soupçonné d’avoir voulu perpétrer un attentat à la voiture piégée à New York, le 1er mai.

Mais le terrorisme n’est pas la seule menace pesant sur la sécurité américaine, selon le document qui fait de la lutte contre les crises économiques et le réchauffement climatique des axes importants de la future politique extérieure des Etats-Unis. Sans oublier la cyberguerre, les épidémies ou les inégalités sociales, qui constituent d’autres dangers à ne pas négliger. « Pour gagner, nous devons regarder le monde tel qu’il est », affirme le préambule du texte.

La nouvelle stratégie américaine retrouve le sens des réalités et gagne en souplesse par rapport à celle de l’administration Bush. Certes, l’option militaire même unilatérale – reste d’actualité, mais en dernier recours, après l’usage de la diplomatie, des sanctions économiques, de l’aide au développement et à l’éducation… L’avenir dira si ce beau programme a été respecté, ou pas…

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