L’UFC annonce son entrée au gouvernement
Gilchrist Olympio, le leader historique du principal parti d’opposition togolais, a annoncé la signature d’un « accord politique » avec le RPT du président Faure Gnassingbé. Pour la première fois de son histoire, l’UFC devrait participer à un gouvernement dit « de redressement national ».
Coup de tonnerre dans le ciel de Lomé. L’accord politique signé mercredi 26 mai entre l’Union des forces du changement (UFC), principal parti d’opposition, et le rassemblement du peuple togolais (RPT), rendu public jeudi, est un tournant majeur dans l’histoire politique du pays.
Haine héréditaire
Pour la première fois de son histoire, l’UFC devrait rentrer dans un gouvernement togolais. La nouvelle équipe ministérielle dite « de redressement national » devrait œuvrer « dans un esprit de partage du pouvoir », selon les mots de Gilchrist Olympio. D’après des confidences obtenues par Jeune Afrique, sept postes devraient être dévolus à l’UFC.
L’annonce est venue de Gilchrist Olympio en personne, le fils de Sylvanus Olympio, premier président de l’histoire du Togo, mort assassiné lors d’un coup d’État en 1963. Le général Gnassingbé Eyadema, père de l’actuel président Faure Gnassingbé, prit le pouvoir quatre ans plus tard, pour ne le laisser qu’à sa mort en 2005.
Pendant près de cinquante ans, les deux clans n’ont cessé de se haïr et de lutter pour prendre le pouvoir à Lomé. Mais lors de la dernière élection présidentielle, c’est Jean-Pierre Fabre, un autre leader de l’UFC, qui avait été désigné pour représenter le parti. Gilchrist Olympio, qui devait, comme à chaque fois qu’il a pu, mener la bataille, avait été retenu aux Etats-Unis à cause d’un mal de dos, au moment d’enregistrer sa candidature, ce qui avait suscité de nombreuses interrogations. Jean-Pierre Fabre s’était finalement incliné face à Faure Gnassingbé mais ses partisans n’ont jamais reconnu leur défaite.
Bataille au sein de l’UFC
Depuis son retour au Togo pour les élections, Gilchrist Olympio est contesté au sein du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC), l’alliance qui avait soutenu Jean-Pierre Fabre lors de la présidentielle. Certains militants de l’UFC, pour qui la position de Gilchrist Olympio n’était « pas claire », l’avaient même accueilli avec des jets de pierre lors d’une des nombreuses manifestations de protestation contre les résultats de la présidentielle organisées par l’UFC.
Jeudi, le site officiel de l’UFC a publié un « éditorial » intitulé « l’incontestable légitimité de Gilchrist Olympio ». « La ligne politique de l’UFC est de s’écarter des voies de confrontations violentes pour privilégier la recherche de solutions par le dialogue » peut-on notamment lire dans ce texte.
« La démarche actuelle du président national s’inscrit strictement dans cette logique et dans la ligne politique du parti […] Cependant, si elle suscite incompréhension au sein de notre parti, une clarification s’impose nécessairement » conclue-t-il.
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