Le médecin Eugène Rwamucyo arrêté en France
Eugène Rwamucyo, recherché par Interpol, la justice française et la justice rwandaise, vient d’être arrêté dans le Val d’Oise (région parisienne). Il est soupçonné d’avoir pris part au génocide rwandais en 1994. Kigali réclame son extradition.
Actualisé le 27 mai à 17h30
Un ancien médecin rwandais exerçant à Maubeuge (Nord de la France) a été interpellé mercredi 26 mai à Sannois, dans le Val d’Oise. Il a été présenté dans l’après-midi devant le procureur général de Versailles qui lui a notifié son incarcération dans l’attente de sa comparution devant la chambre de l’instruction.
Celle-ci devra émettre un avis sur la demande d’extradition faite par le Rwanda. Eugène Rwamucyo, recherché par Interpol et visé par une information judiciaire à Paris, est soupçonné d’avoir participé au génocide des Tutsis en 1994, au Rwanda. La justice française a ouvert une information judiciaire en février 2008 à son encontre, pour crimes contre l’humanité et complicité après une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).
Il nie avoir participé aux tueries
Il fait également l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par Kigali pour des infractions "en lien avec le génocide". Selon des sources proches du dossier, c’est par rapport à ce mandat d’arrêt que son arrestation a pu avoir lieu. Le Rwanda l’accuse d’avoir pris part à des rassemblements organisés par d’autres responsbles du génocide à Butare (sud du Rwanda) en 1994. Il y aurait rencontré le Premier ministre de l’époque Jean Kambanda, déjà condamné à une peine de perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Il est par ailleurs soupçonné d’avoir dirigé un hôpital, toujours à Butare, où des massacres contre les Tutsis auraient été commis. Eugène Rwamucyo, s’il reconnaît avoir participé à des réunions, réfute toute accusation concernant sa participation aux tueries qui ont fait plus de 800 000 morts au Rwanda.
Eugène Rwamucyo avait été employé en tant que responsable de la médecine du travail par l’hôpital de Maubeuge, avant d’être suspendu puis démis de ses fonctions en avril dernier, lorsque l’hôpital avait découvert l’avis de recherche d’Interpol. Il résidait en Belgique avec sa femme et ses enfants, de nationalité belge. Il a été interpellé mercredi soir au cimetière de Sannois, au sortir des obsèques du Rwandais Jean-Bosco Barayagwiza, co-fondateur de la Radio télévision libre des Mille-Collines. Ce dernier avait été condamné par le TPIR pour son implication dans le génocide. Il est décédé le 25 avril dernier au Bénin. (avec AFP)
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