La Minurcat se replie

Le Conseil de sécurité de l’ONU a ordonné le retrait de sa force au Tchad et en Centrafrique d’ici au 31 décembre. Conforme à la volonté du président tchadien Idriss Déby Itno, la décision inquiète plusieurs ONG.

Des soldats de l’ONU au Darfour, en mars 2008. © AFP

Des soldats de l’ONU au Darfour, en mars 2008. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 26 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

D’après la résolution 1923, votée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU mardi soir, la force de la mission au Tchat et en Centrafrique sera démobilisée d’ici au 31 décembre. Lors d’une première phase qui s’étalera jusqu’au 15 juillet, elle sera d’abord réduite, passant de 3 000 soldats à 2 200  (1 900 au Tchad, 300 en Centrafrique) .

La deuxième phase, du 15 octobre au 31 décembre, verra le retrait du reste des forces militaires mais aussi de la composante civile de la mission qui compte environ un millier de personnes.

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La protection des civils transférée à l’armée tchadienne

Le nouveau mandat de la Minurcat court donc jusqu’à la fin de l’année, mais il ne comprend plus la protection des populations civiles, tâche incombant désormais complètement à l’armée tchadienne. La volonté de N’Djamena d’« assumer l’entière responsabilité de la sécurité et de la protection de la population civile dans l’est du Tchad, y compris les réfugiés, les déplacés, les rapatriés et les communautés d’accueil, en accordant une attention particulière aux femmes et aux enfants, ainsi qu’aux personnels et aux biens des Nations unies et des organismes humanitaires » est relevée par le texte de la résolution.

Le gouvernement tchadien devra en outre s’assurer du « retour et [de] la réinstallation volontaires, dans des conditions sûres et durables, des personnes déplacées » et de « la démilitarisation des camps de réfugiés et de déplacés ».

Cette décision est la conséquence des négociations ardues entre l’ONU et Idriss Déby Itno, qui ne souhaitait pas le renouvellement de la mission, comme il l’expliquait à Jeune Afrique au mois d’avril.

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Relative sécurité

La relative amélioration de la sécurité dans l’est du Tchad est en partie liée à la réconciliation en cours avec le voisin soudanais. Les deux pays, qui se faisaient une guerre froide par groupes rebelles interposés, se sont engagés à cesser toute tentative de déstabilisation et ont prévu le déploiement d’une force mixte à leur frontière.

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Mais certaines agences de l’ONU et ONG craignent un vide sécuritaire dans l’est du Tchad où les attaques contre les travailleurs humanitaires sont fréquentes. Amnesty International a ainsi vivement critiqué un retrait de la Minurcat qui, selon l’organisation, « mettra en danger la sécurité de milliers de réfugiés et d’autres groupes vulnérables ». (avec AFP)

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