Trois djihadistes condamnés à mort menacent la France de représailles

Les trois membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) accusés de l’assassinat de quatre Français, fin 2007 dans le Nord de la Mauritanie, ont été reconnus coupables et condamnés à mort. Ils ont aussitôt proféré de graves menaces à l’encontre la France.

Photo diffusée en 2008 de Sidi Ould Sidna, l’un des trois Mauritaniens condamnés à mort. © AFP.

Photo diffusée en 2008 de Sidi Ould Sidna, l’un des trois Mauritaniens condamnés à mort. © AFP.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 26 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Mise à jour le 26 mai 2010 à 15h08

Les trois principaux accusés de l’assassinat de quatre touristes français en décembre 2007 ont été condamnés à mort, mardi 25 mai à Nouakchott. Étrange attitude de la part de ceux qui plaidaient non coupable – tout en revendiquant leur appartenance à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) -, les « soldats » d’Al-Qaïda, engagés dans le « djihad », ont aussitôt menacé la France et les Français de représailles violentes.

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« Notre condamnation à mort signifie la condamnation à mort de tous les Français en Mauritanie et même au-delà, jusqu’à l’Afghanistan », a affirmé en langue arabe Sidi Ould Sidna, 22 ans. « Entre nous et Sarkozy de France, ce sera le glaive », a lancé Mohamed Ould Chabarnou, 29 ans. Quant à Maarouf Ould Haiba, 28 ans, il a évoqué le sort du Français Michel Germaneau, 78 ans, enlevé le 19 avril au Niger, en faisant une menace voilée. « L’otage français enlevé au Niger a (…), bien sûr, besoin de la liberté et d’air pour respirer… »

Huit personnes condamnées

Menaces en l’air, proférées sous le coup de la stupeur à l’énoncé du verdict ? Ont-ils vraiment commis les actes qu’on leur reproche ? Leurs avocats avaient plaidé l’acquittement car leurs aveux auraient été « arrachés sous la torture »… « Le verdict nous a surpris », a affirmé à l’AFP un avocat de la défense, Me Zaim Ould Hemed Vall, assurant que « le parquet n’avait fourni aucune preuve sur la responsabilité des condamnés à mort ». L’avocat a annoncé avoir fait appel de cette décision. Les condamnés ont toutefois peu de chance d’être exécutés : la Mauritanie n’applique plus la peine capitale depuis 1987.

Au total, dix hommes comparaissaient dans cette affaire, dont huit ont été condamnés. L’un a pris six mois de prison ferme tandis que trois autres étaient condamnés à trois ans d’emprisonnement, assortis de travaux forcés. Par ailleurs, la Cour criminelle a confirmé une peine de 10 ans de prison déjà prononcée contre un prévenu mais a acquitté deux prévenus : un chauffeur et un piroguier qui étaient accusés d’avoir facilité la fuite des tueurs des Français. Enfin, la cour n’a pas voulu condamner par contumace deux autres accusés actuellement en fuite et faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux. Ils devraient donc être jugés après leur éventuelle arrestation.
 

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