Les plages de Louisiane envahies par le pétrole

Alors que les premières galettes de pétrole sont arrivées sur les plages de Louisiane, le président américain Barack Obama a mis en place une commission d’enquête indépendante pour déterminer les causes du drame.

Des roseaux baignant dans du pétrole brut, le 20 mai 2010 à Venice en Louisiane. © AFP

Des roseaux baignant dans du pétrole brut, le 20 mai 2010 à Venice en Louisiane. © AFP

Publié le 22 mai 2010 Lecture : 3 minutes.

Le président américain Barack Obama a annoncé samedi 22 mai avoir mis sur pied une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les causes de la marée noire dans le golfe du Mexique. Cet organe, formé de sept membres et créé par décret doit fournir des recommandations dans les six mois pour éviter et atténuer à l’avenir l’impact d’une éventuelle marée noire due à des forages en mer. Sa création avait été annoncée en début de semaine.

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"Cette catastrophe est sans précédent par nature, et présente une série de nouveaux défis auxquels nous travaillons à répondre", a dit le président américain dans son allocution hebdomadaire, en annonçant la création de la commission. "Mais la question, c’est quelles leçons allons-nous tirer de ce désastre pour être certains que cela ne se reproduise plus", a-t-il ajouté.

Bandes d’hydrocarbure

Sur les côtes, les premières galettes de pétrole sont arrivées jeudi. Et puis, vendredi, ce sont des bandes entières d’hydrocarbures brunâtres qui se sont échouées sur les plages de Grand Isle, en Louisiane. "Il y en a partout et ce n’est que le début", dit une habitante. "C’est arrivé hier. Au début, il y en avait juste un peu et maintenant il y en a partout", dit-elle dans un mélange de colère et de désarroi. "Ca a mis 30 jours pour arriver, ce n’est que le début", poursuit-elle avant de rentrer chez elle, dans une des maisons sur pilotis qui longent la côte.

Les autorités ont décidé de fermer la plage au public vendredi. Mais la grève de sable gris clair, longue d’une dizaine de kilomètres, est trop grande pour pouvoir en condamner les accès. Et les badauds sont toujours là. Pour prendre le soleil, faire un jogging, ou observer les ravages d’une catastrophe annoncée.

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Barrages flottants

Dans le centre de commandement de BP, le groupe britannique dont la plateforme naufragée est à l’origine de la marée noire, la mobilisation a sonné. "Nous recherchons, pour embauche dès que possible, 10 bateaux de pêche avec capitaine et équipage afin d’installer des barrages flottants, ainsi que 30 personnes pour nettoyer les plages", proclame une pancarte à l’entrée.

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A l’intérieur, des équipes forment les volontaires qui se présentent au compte-gouttes. La formation dure quelques heures. Elle commence par quelques mots: "BP est très sensible à tout ce qui se passe ici et fait son possible pour répondre à la situation".

"BP payera tout"

Armés de râteaux, de sceaux et de sacs en plastique, des équipes de nettoyage s’affairent sur la plage. William Clayton dirige l’une d’elles. Pour qui travaillent ses hommes, depuis quand, pour combien de temps ? Il ne veut rien dire. "Tout ce que je peux dire, c’est que BP payera tout", dit-il, dans cette contrée où les hommes du géant pétrolier sont omniprésents.

A quelques kilomètres au sud, sur une plage d’Elmers Island, une centaine d’hommes embauchés par BP ratissent la plage, alors qu’un ballet incessant de camions à benne installe des barrières de sable. Eric Thomson porte un casque de chantier blanc, des lunettes de soleil et des bottes noires. "Quand on a commencé à nettoyer à 6 heures du matin, c’était vraiment sale. On a tout nettoyé puis on est allés déjeuner. Quand on est revenus, le pétrole était partout, il a fallu tout recommencer", raconte-t-il, fumant une cigarette sous un soleil de plomb.

Indemnisation

"Ici, c’est chez moi, alors je veux faire tout ce que je peux pour nettoyer", dit dans un sourire ce jeune homme de 19 ans, payé 12 dollars de l’heure. "Je ne sais pas combien de temps ça va durer, au moins six mois à mon avis", dit-il sous le regard d’un cadre de BP qui accompagne la presse.

BP, il en est aussi question dans les postes de télévision d’un fast-food de Grand Isle. Une télévision locale diffuse des publicités qui conseillent aux habitants de se tourner vers des avocats pour gérer leur indemnisation. "Récupérez tout l’argent qu’on vous doit", dit une de ces réclames.   (avec AFP)

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