Naomi Campbell et les diamants de Charles Taylor

Un mannequin britannique, une célèbre actrice, l’ancien président le plus connu d’Afrique du Sud… Lors d’un repas les réunissant, Charles Taylor aurait offert un diamant brut à « La Panthère ».

Naomi Campbell aurait reçu de Charles Taylor un diamant brut en 1997. © Reuters

Naomi Campbell aurait reçu de Charles Taylor un diamant brut en 1997. © Reuters

Publié le 21 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Coup de théâtre à La Haye. L’accusation, dans le procès de l’ancien président du Libéria Charles Taylor, a demandé la comparution de Naomi Campbell. En cause, un diamant brut que lui aurait offert l’accusé en 1997. « Le témoignage de Mme Campbell est nécessaire parce qu’il y a des preuves que l’accusé a donné à Mme Campbell des diamants bruts en septembre 1997 », affirme l’accusation dans une requête introduite jeudi 20 mai auprès du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL).

En septembre 1997, Charles Taylor s’était, selon l’accusation, rendu en Afrique du Sud pour « vendre ou échanger contre des armes » des diamants, qui lui auraient été remis par la rébellion de Sierra Leone. Lors d’une réception organisée par Nelson Mandela, il aurait rencontré le mannequin et lui aurait offert l’une des pierres.

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Armes contre cailloux

Présentes ce soir-là, l’actrice Mia Farrow et l’agent du mannequin, Carole White, se sont dites prêtes à être entendues par le tribunal. En revanche, Naomi Campbell a fait savoir publiquement qu’elle ne désirait pas être entendue dans cette affaire. Une convocation officielle du tribunal – s’il décide de donner suite à la demande de l’accusation – sera donc nécessaire pour amener la mannequin britannique a s’expliquer sur ces faits.

« Mme Farrow était présente à la réception à laquelle l’accusé a rencontré Mme Campbell, et Mme Campbell lui a parlé du cadeau, le matin suivant le dîner », assure l’accusation. « Le témoignage de Mme Campbell constitue ‘une question centrale’ dans l’affaire : la possession de diamants bruts par l’accusé », continue l’accusation.

Charles Taylor, 62 ans, est accusé d’avoir dirigé en sous-main les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) en Sierra Leone, pays frontalier du Libéria, leur fournissant armes et munitions en échange de diamants notamment. Mais le 14 janvier dernier, il avait nié avoir donné un diamant au mannequin et assuré n’avoir jamais été en possession de diamants bruts.

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Quatre-vingt onze témoins

Le procès de Charles Taylor a débuté en janvier 2008. Ses avocats présentent des éléments à décharge depuis le 13 juillet 2009. L’accusation, qui avait normalement achevé la présentation de ses 91 témoins en février 2009, a toutefois demandé aux juges d’être autorisée à présenter les témoignages des trois femmes.

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Premier chef d’État africain à être jugé pour crimes de guerre par la justice internationale, l’ancien président du Libéria plaide non-coupable de onze chef d’accusation, parmi lesquels des meurtres, viols et enrôlement d’enfants soldats durant la guerre civile en Sierra Leone qui a fait 120 000 morts et des milliers de mutilés entre 1991 et 2001. (avec AFP)

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