Namadi Sambo, un quasi-inconnu à la vice-présidence

C’est un quasi-inconnu du grand public, Namadi Sambo, un musulman jusque-là gouverneur de l’État de Kaduna (Nord), qui devient vice-président du Nigeria. L’équilibre confessionnel à la tête du Nigeria entre le président et le vice-président est respecté (le président Goodluck Jonathan étant chrétien) mais cela n’a pas empêché le vote du Parlement d’être particulièrement animé.

Car cette nomination fait polémique, notamment dans le nord du pays. Conséquence directe du choix de Namadi Sambo : son vice-président dans l’État de Kaduna, le chrétien Patrick Yakowa, hérite de la présidence. Il n’en fallait pas plus, dans le contexte de grandes tensions du Nigeria, pour que certains Nordistes y voient un « complot chrétien » dont l’ancien président Olusegun Obasanjo serait l’instigateur.

L’État de Kaduna, à majorité musulmane (60 %) est en effet symbolique : Kaduna est l’ancienne capitale régionale du Nord, du temps de la colonisation britannique. La région avait été le théâtre d’affrontements entre communauté entre 2000 et 2004 qui avaient fait plus de 5 000 morts.

« Les défis accompagnant ce poste ne me sont pas étrangers et nous les surmonterons, si Allah le permet », a déclaré Namadi Sambo devant le président de la Cour suprême, comme pour exorciser ces démons. La tâche s’annonce en effet délicate pour cet architecte de formation, doté d’une faible expérience au niveau national (il avait été plusieurs fois ministre du gouvernement local de Kaduna avant de devenir son président).

Il ne devrait en tout cas pas faire d’ombre à Goodluck Jonathan, s’il se décidait à briguer la présidence lors des prochaines élections.