Une nouvelle alliance rebelle veut renverser Déby « par tous les moyens »

Une nouvelle coalition, l’Alliance nationale pour le changement démocratique (ANCD), menée par le général Nouri Mahamat, se dit décidée à « emprunter la voie de la lutte armée » pour renverser le président Idriss Déby Itno. Les quatre mouvements formant l’ANCD faisaient déjà parti de l’UFR, une organisation qui s’était fixé des objectifs similaires, début 2009.

Le président Idriss Déby Itno à Paris, début avril 2010. © Vincent Fournier pour J.A.

Le président Idriss Déby Itno à Paris, début avril 2010. © Vincent Fournier pour J.A.

Publié le 16 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Quatre mouvements rebelles tchadiens ont annoncé avoir formé samedi une nouvelle coalition, l’Alliance nationale pour le changement démocratique (ANCD) qui, selon ses dirigeants joints par l’AFP, vise le renversement du président Idriss Déby Itno "par tous les moyens".

« La voie pacifique est fermée »

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"Nous disons qu’il faut prendre le pouvoir par tous les moyens, par la voie pacifique ou par les armes si la voie pacifique est fermée, comme cela est actuellement le cas", a déclaré à l’AFP le général Nouri Mahamat, ex-ministre de la Défense et fondateur de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) qui dirige la nouvelle coalition.

"Notre ambition est de chasser Déby de N’Djamena et d’instaurer une période de pré-transition. (…) Actuellement, il n’y a pas d’apaisement au Tchad. C’est Idriss Déby qui nous obligés à emprunter la voie de la lutte armée", a ajouté le général Nouri Mahamat.

L’ANCD regroupe l’UFDD, le Conseil démocratique révolutionnaire (CDR), le Front pour le salut de la République (FSR) et le Mouvement démocratique de rénovation tchadienne (MDRT), selon la déclaration de création reçue par l’AFP à Libreville.

La coalition a été créée et est basée à Moudeïna, localité proche de la frontière avec le Soudan, a précisé le porte-parole de l’ANCD, Mahadi Ali Mahamat, également joint depuis Libreville.

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L’UFR remise en cause

Trois de ses fondateurs étaient parmi les huit mouvements qui ont créé, en janvier 2009, la plus importante coalition de rébellions tchadiennes, l’Union des forces de la résistance (UFR). Cette coalition disait aussi viser le renversement du président Déby, arrivé au pouvoir en 1990 au terme d’un coup d’État et confronté depuis plus de cinq ans à des attaques rebelles.

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Le CDR, le FSR et l’UFDD "ne sont plus dans l’UFR. Deux autres mouvements qui ne sont pas avec nous sont aussi partis, il n’en reste plus que trois. (…) L’UFR, c’est tacitement fini", a affirmé Mahadi Ali Mahamat, par ailleurs secrétaire général de l’UFDD.

Joint par l’AFP, le porte-parole de l’UFR, Abderaman Koulamallah, a réfuté ces affirmations, reconnaissant seulement "des dissidences" sans effet sur "le potentiel des forces de l’UFR".

"Je confirme le départ physique de Mahamat Nouri, mais il a connu une dissidence" dans son mouvement, comme les autres rébellions évoquées, a soutenu M. Koulamallah, fustigeant une initiative motivée "par des ambitions personnelles".

"Pour nous, la création de l’ANCD, c’est un non-évènement. Mais nous leur souhaitons bonne chance, parce que nous sommes solidaires de toutes les résistances", a-t-il dit.

Dans leur déclaration, les fondateurs de l’ANCD dénoncent notamment "l’absence d’une démocratie réelle, la détérioration des tissus sociaux" et "la remise en cause de tous les accords politiques depuis plus de 19 ans" au Tchad.

Ils projettent d’y instaurer "une période de pré-transition dès la prise du pouvoir", d’organiser "un forum national souverain" qui désignera le président de la période de transition et en fixera la durée. La transition doit prendre fin avec l’organisation d’une élection présidentielle à laquelle "le président de la période de transition ne sera pas candidat".

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