Alain Giresse : « Mon objectif, c’est la CAN 2012 »

Nommé à la tête des Aigles du Mali début mai, Alain Giresse (58 ans) s’installera à Bamako dans quelques jours. L’ancien sélectionneur du Gabon a accepté de s’expliquer pour jeuneafrique.com sur les raisons de son choix et sur ses projets.

Alain Giresse, nouveau sélectionneur des Aigles du Mali. © Panoramic.

Alain Giresse, nouveau sélectionneur des Aigles du Mali. © Panoramic.

Alexis Billebault

Publié le 14 mai 2010 Lecture : 3 minutes.

Jeuneafrique.com : Votre signature avait été annoncée un peu vite par une partie de la presse…

Alain Giresse : Oui, avant même mon déplacement à Bamako il y a presque trois semaines. J’avais eu de bons contacts avec les dirigeants de la fédération malienne, mais nous devions nous rencontrer pour discuter de certaines choses. Et à mon retour en France, j’ai voulu prendre quelques jours pour réfléchir, avant de donner mon accord définitif.

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On sait que d’autres pays vous avaient approché, dont la Guinée. Pourquoi avez-vous opté pour le Mali ?

Parce que j’ai senti une vraie volonté de me faire venir au Mali. Il y avait une sorte d’unanimité autour de mon nom, et c’est quelque chose de très important pour un entraîneur.

Peut-être aussi parce que le Mali dispose d’un potentiel intéressant, avec des joueurs comme Mahamadou Diarra, Seydou Keita ou Mohamed Sissoko ?

Beaucoup de personnes pensent cela, et ce n’est pas faux. Elles se demandent pourquoi le Mali n’a pas franchi le premier tour lors de la dernière CAN en Angola. Il y a au sein de cette sélection de très bons joueurs, qui évoluent pour certains dans les meilleurs clubs européens. Mais des individualités ne font pas forcément un collectif. Vous avez évoqué trois joueurs importants, qui jouent tous au milieu de terrain. Mais on peut aussi se poser la question de l’homogénéité entre les lignes. C’est une réflexion à mener.

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Allez-vous convaincre Frédéric Kanouté de revenir sur sa décision de mettre un terme à sa carrière internationale ?

Mais je ne suis pas certain qu’il ait annoncé cela officiellement… Et je crois savoir que d’autres joueurs s’interrogent sur la suite à donner à leur carrière internationale. Je vais les écouter et aussi leur parler de mon projet, de ma façon de travailler. Je veux que les choses soient claires. Mais je respecterai toutes les décisions.

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Vous avez signé un contrat de deux ans. L’objectif qui vous est assigné est clair…

Absolument, c’est la qualification pour la CAN 2012. Mais nous n’avons pas discuté d’une suite éventuelle, si l’objectif est atteint. Nous allons disputer notre première rencontre le 4 septembre prochain au Cap-Vert, qui fait partie d’un groupe pas si simple avec le Liberia et le Zimbabwe.

Vous n’aurez que la date Fifa du 11 août prochain pour préparer ce match au Cap-Vert. Vous n’aviez pas la possibilité d’organiser un stage au mois de mai ?

Oui, mais pour avoir qui ? Dès la fin de leur championnat, les joueurs ne pensent qu’à une chose : les vacances. Leur imposer un stage sans match amical, à cette période de la saison, c’est mission impossible. Nous avons reçu une proposition pour aller affronter le Chili le 26 mai, mais nous n’avons pas donné suite. Donc je verrai les joueurs en août, à l’occasion d’un rassemblement qui aura lieu sans doute en France. Et nous cherchons un adversaire pour cette date. D’ici là, je suivrai les internationaux lors de mes déplacements en Europe, ou grâce à la télé et à Internet.

Peut-on établir un parallèle entre votre expérience au Gabon (mars 2006-février 2010), et celle que vous vous apprêtez à vivre au Mali ?

Non. Au Gabon, il y avait presque tout à faire et à reconstruire. Je pense avoir réalisé là-bas du bon travail, en qualifiant la sélection pour la dernière CAN. Le Gabon est un petit pays, avec un potentiel de joueurs moins important qu’au Mali, un pays dont on attend forcément plus. Mais au Gabon, j’ai failli me faire lyncher après une défaite. La pression est la même partout. En Afrique, il y a de l’excès dans la victoire comme dans la défaite…
 

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