Crash aérien à Tripoli : 103 morts, un survivant et des questions
Les boîtes noires de l’Airbus A330 d’Afriqiyah qui s’est écrasé le 12 mai n’ont pas encore livré leurs secrets. Les causes du crash sont encore mystérieuses, d’autant que la compagnie avait un bon bilan en terme de sécurité, que l’avion était neuf et que les conditions météorologiques n’étaient pas mauvaises.
Actualisé à 13h37
Le bilan est dramatique. Le crash, mercredi 12 mai au matin (6 h locale – 4 h GMT) à Tripoli, d’un Airbus A330 de la compagnie libyenne Afriqiyah en provenance de Johannesburg a provoqué la mort de cent-trois personnes. « Il y avait 104 personnes à bord, 93 passagers et 11 membres d’équipage », a déclaré le ministre des Transports libyen Mohamed Zidane, ajoutant que « 96 victimes » avaient été pour le moment retrouvées.
Seul rescapé de l’accident, qui s’est produit à l’atterrissage : un petit garçon néerlandais de neuf ans, qui a été hospitalisé à Tripoli. « Ses jours ne sont pas en danger », a affirmé le ministre Zidane. Une information confirmée par une source médicale qui a indiqué que l’enfant avait été opéré pour des fractures aux jambes, et a confirmé que sa vie n’était pas en danger. Son sort miraculeux rappelle celui de Bahia Bakari, 13 ans, seule survivante du crash, le 30 juin 2009, d’un A310 de Yemenia au large des Comores avec 153 personnes à bord.
« Nous écartons l’hypothèse d’un acte terrorriste »
Selon le ministre libyen, des ressortissants de neuf pays ont péri dans le drame : des Néerlandais, des Sud-africains, des Allemands, des Finlandais, des Français, des Britanniques, des Philippins et des Zimbabwéens, auxquels s’ajoutent les onze membres d’équipage libyens.
À La Haye, la Fédération nationale du tourisme (ANWB) a confirmé qu’un enfant néerlandais avait survécu, contrairement à 70 autres passagers de même nationalité. Selon l’agence de presse Sapa, les victimes sud-africaines sont au nombre de quatre. Selon un employé d’Afriqiyah, deux Allemands se trouvaient à bord. On ne compterait qu’une victime française, qui rentrait de vacances. Elle est décédée le jour de ses 32 ans, selon une de ses amies.
Les boîtes noires ont été récupérées, mais les origines de l’accident ne sont pas encore connues. « Nous écartons de manière définitive l’hypothèse (…) d’un acte terroriste », a cependant affirmé Mohamed Zidane. Selon lui, l’A330 en question était un appareil neuf, acquis en septembre 2009. « L’avion a pris feu juste avant l’atterrissage », a affirmé une source au sein des services de sécurité de l’aéroport.
L’accident le plus meurtrier en Libye depuis 1992
Par ailleurs, les conditions météorologiques étaient bonnes. En touchant le sol, l’appareil s’est complètement disloqué et des milliers de débris étaient éparpillés sur une vaste zone, à 500 m environ de la piste d’atterrissage. Quatre experts d’Airbus et trois enquêteurs du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français sont attendus en Libye.
Enfin, « la compagnie avait un bon bilan en terme de sécurité », a déclaré Charmaine Thomé, directrice pour l’Afrique australe du groupe allemand Aviareps, spécialisé dans le transport aérien et le tourisme. Selon M. Zidane, l’avion avait effectué sa dernière visite technique le 5 mars 2010 à Milan (Italie) et comptait, depuis, « 1 586 heures de vol ». La compagnie a fait savoir qu’elle prendrait en charge la venue en Libye des proches des victimes.
Afriqiyah Airways a été créée en 2001. Basée à Tripoli, elle a commencé par louer des avions Boeing pour desservir plusieurs capitales africaines. Aujourd’hui, elle dessert également de grandes villes européennes comme Londres, Paris, Amsterdam ou Rome. La catastrophe du 12 mai constitue l’accident le plus meurtrier en Libye depuis le 22 décembre 1992, lorsqu’un Boeing 727 de la Libyan Arab Airlines s’était écrasé près de Tripoli, faisant 157 morts. (avec AFP)
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