Présidentielle : un candidat pour 100 000 dollars
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) vient de décider du montant de la caution que les candidats à la présidentielle du 27 juin devront débourser. La coquette somme qui a été fixée – 100 000 dollars – doit permettre de limiter la dispersion des voix.
Il faudra être riche, très riche pour se présenter à la présidentielle du 27 juin prochain en Guinée. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) de Guinée a annoncé, mercredi 12 mai, que les candidats devront verser une caution de 100 000 dollars pour concourir.
Cette décision résulte d’un consensus politique quasi-général, même si le montant définitif de la caution s’inscrit dans la fourchette haute des propositions qui ont été exprimées. Une rencontre a eu lieu, dans la matinée de mercredi, au ministère de l’Administration du territoire et des affaires politiques, entre les représentants des partis politiques, du gouvernement et de la Céni. Les partis ont proposé différents montants allant de 20 à 800 millions de francs guinéens, alors que la Céni estimait qu’une somme de 750 000 millions de francs guinéens serait raisonnable (plus de 120 000 dollars). Les discussions ont été vives.
Plus de 120 partis
Finalement, le vice-président de la Céni, Foumba Kourouma, a tranché. « Après avoir écouté les avis des uns et des autres, et pour une question de crédibilité du scrutin, nous fixons le montant à 500 millions de francs guinéens », a-t-il expliqué.
La mesure est évidemment fortement appréciée par les grands partis historiques de l’opposition guinéenne, qui craignent un éparpillement des voix, dans un pays qui compte plus de 120 partis. Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo ou le Parti de l’espoir pour le développement national de la Guinée (PEDN) de Lansana Kouyaté se sont félicités de cette mesure.
En 2003, le montant de la caution pour la présidentielle n’était que de 25 millions de francs guinéens (environ 11 000 euros). Mais le scrutin était un plébiscite forcé pour le général-président Lansana Conté, déjà malade (et décédé fin 2008), qui avait été réélu avec 95 % des voix face à un adversaire presque inconnu. L’opposition avait, quant à elle, boycotté les élections. Ce qui ne sera vraisemblablement pas le cas cette année, le président par intérim Sekouba Konaté ayant jusqu’à présent pris toutes les dispositions nécessaires pour garantir la transparence du scrutin.
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