La foire du livre de Tunis dans tous ses états
C’est devenu le rendez-vous incontournable de la littérature en Tunisie. La Foire internationale du livre de Tunis, qui s’est déroulée du 28 avril au 2 mai, a été l’occasion de cerner les nouvelles tendances de l’édition 2010. Et le succès des auteurs francophones ou arabophones.
« La foire du livre a fait un tabac ! ». L’affirmation n’est pas exagérée au vu de l’afflux enregistré cette année par une Foire du livre de Tunis devenue au fil du temps un rendez- majeur de la vie culturelle tunisienne, tenant à la fois de l’événement culturel et de l’occasion de s’aérer l’esprit, parfois de sortir tout simplement.
Succès des ouvrages religieux
A l’intérieur de la bâtisse à grande coupole verte du parc d’exposition d’El-Kram, des dizaines de stands – y compris celui de la Chine, invitée pour la première fois -, des écrans qui retransmettent des tables rondes et des lectures poétiques, des gamins sous les chapiteaux qui suivent des animations de chant et de lecture, des écrivains et des éditeurs qui nouent contact pour la première fois.
Le nombre des voilées et des barbus est frappant et ce sont eux qui achètent le plus de livres. Raison pour laquelle les ouvrages religieux se vendent tout autant sinon plus que les livres de cuisine ou d’histoire de la Tunisie, loin devant les romans, exception faite de ceux d’Ahlam Moustaghenmi. La première Algérienne à avoir publié dans la langue du Coran est sans conteste la plus connue des écrivaines arabes. Servie par une belle écriture et par un érotisme sous-jacent , faite à la fois de sentiments à l’eau de rose et de réflexions branchées, sa littérature ne laisse pas de séduire. C‘est donc par centaines que les lecteurs se sont amassés pour acheter ses dernières parutions.
Dédicaces osées
Les doigts ankylosés, à force de signer, Ahlam a trouvé l’astuce suivante : elle a fait abondamment usage de son rouge à lèvres afin de déposer l’empreinte de sa bouche en guise de dédicace. Ce fut la cohue. L’on entendait des rires, des pleurs et des cris de disputes. Rarement la Foire du livre aura enregistré une telle fougue autour d’un auteur, preuve que le lectorat est de plus en plus tourné vers le monde arabe.
Des écrivains comme Nancy Huston, ou des romanciers francophones originaires du pays, comme Mustapha Tlili, ont suscité peu d’enthousiasme. Enfin, ce qu’il faut retenir de la Foire internationale du livre de Tunis, c’est la création d’un « Prix pour les jeunes talents littéraires » et, surtout, la présence offensive de l’Institut national de la Traduction. Créé il y a à peine deux ans, il a déjà à son actif une centaine de titres traduits ou en cours de traduction de l’arabe vers d’autres langues ou de langues européennes vers l’arabe.
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