Hubert Velud : « J’ai le secret espoir qu’Adebayor revienne »
Hubert Velud, sélectionneur français des Éperviers, s’exprime sur la réintégration du Togo pour les deux prochaines Coupes d’Afrique des nations (CAN) suite au contentieux avec la Confédération africaine de football (CAF). Il livre pour jeuneafrique.com son regard sur les bouleversements récents de l’équipe togolaise, et sur l’avenir des Éperviers.
jeuneafrique.com : Avant la médiation menée par « Sepp Blatter », le président de la Fédération internationale de football association (Fifa), entre la CAF et la fédération togolaise, vous n’aviez jamais cessé de croire à une solution favorable au Togo…
Hubert Velud : C’est vrai, mais la décision qui est tombée le week-end dernier est un soulagement. On ne sait jamais ce qui peut arriver, même quand on est très optimiste comme je l’ai été. Car au fond de moi, je savais qu’il allait se passer quelque chose, que cette suspension pour deux éditions de la CAN était une injustice après ce que nous avions vécu à Cabinda. À un moment donné, la morale et la justice finissent toujours par l’emporter. On ne pouvait pas faire ça au peuple togolais.
Pensez-vous que la décision d’Issa Hayatou, le président de la CAF, de suspendre le Togo a été influencée par des considérations d’ordre non-footballistiques ?
Je ne sais pas. Mais de toute manière, cette suspension était d’ordre politique. Il y a des mésententes entre la CAF et la Togo. Je ne sais pas à quel niveau, mais cela semble évident. Nous suspendre après ce que nous avions enduré, ce n’était pas normal. Maintenant, nous allons attendre l’officialisation de notre réintégration, et savoir si un nouveau tirage au sort sera effectué ou si le Togo sera affecté à l’un des onze groupes.
« Sepp » Blatter, le président de la Fifa, a beaucoup œuvré pour que le Togo soit réintégré…
Oui, c’est ce qui se dit…
Quatre mois après le drame de Cabinda, comment allez-vous personnellement ?
Mieux. J’ai passé beaucoup de temps au Togo après l’attentat, j’ai assisté aux obsèques des deux membres de la délégation qui ont été assassinés, on a beaucoup parlé… Depuis, je suis rentré en France et il m’arrive d’y penser régulièrement. Et quand ce n’est pas le cas, des gens veulent m’en parler. Avec le temps qui passe, on est moins sous le choc. Mais je n’oublierai jamais ce qui s’est passé.
Le 19 mai, le Togo va disputer son premier match face au Gabon à Ajaccio, dans le cadre du Tournoi de Corse. Serez-vous sur le banc des Éperviers, puisque votre contrat s’est achevé après la CAN, en janvier ?
Normalement, oui. Il y a une volonté commune de poursuivre l’aventure. J’ai eu beaucoup de contacts avec Lomé ces dernières semaines, mais nous attendions de savoir si l’équipe participerait aux éliminatoires de la CAN 2012 pour faire avancer les choses. On va très bientôt se revoir, et notamment pour ce tournoi en Corse. Je vais également retrouver les joueurs, et c’est un peu le but de ce tournoi, même s’il va également servir de base de travail, à quatre mois du début des éliminatoires de la CAN 2012. On va essayer de jouer encore quelques matchs amicaux en mai et en août. J’ai un groupe de jeunes joueurs, très intéressants, mais ce serait bien que nous puissions disputer plusieurs rencontres pour nous tester.
Le mois dernier, Emmanuel Adebayor a annoncé sa retraite internationale. C’était avant la très probable réintégration du Togo. Allez-vous tenter de le convaincre de revenir sur sa décision ?
Quand il a annoncé son intention de ne plus jouer pour sa sélection, je n’ai pas vraiment été surpris. Même si je pensais que sa décision interviendrait plus tard. Il a beaucoup donné pour une sélection qu’il a fréquentée depuis l’âge de 16 ans. Je regrette son départ, mais j’ai le secret espoir qu’il revienne. On va le laisser tranquille, pour qu’il puisse se reposer. Je respecte sa décision. Peut-être que la réintégration du Togo le fera réfléchir…
Propos recueillis par Alexis Billebault.
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