Blanchi par la justice, Roy Bennett peut rejoindre le gouvernement d’union

La bête noire du président zimbabwéen Robert Mugabe est libre. Acquitté par un tribunal de Harare des accusations de complot et de « terrorisme », il est désormais apte à prendre le poste de vice-ministre de l’Agriculture que le Premier ministre, Morgan Tsvangirai, lui réserve depuis plus d’un an dans le gouvernement d’union.

Roy Bennett, le 28 juin 2005 à Harare. © AFP

Roy Bennett, le 28 juin 2005 à Harare. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 10 mai 2010 Lecture : 1 minute.

C’est un désaveu pour l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF), le parti du président Robert Mugabe. Mais aussi la preuve que la justice zimbabwéenne fonctionne – même lentement. Roy Bennett, proche du Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai, a été acquitté lundi 10 mai par un tribunal de Harare des accusations de complot contre Mugabe. « J’ai étudié avec attention les faits et j’en ai conclu que l’Etat n’avait pas apporté de preuves solides. En conséquence, je déclare l’accusé non coupable », a déclaré le juge Chinembiri Bhunu.

Longue procédure judiciaire

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Trésorier du parti de Morgan Tsvangirai, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), dont il est également l’un des fondateurs, Roy Bennett est un ancien fermier blanc dont la plantation de café a été saisie en 2003 dans le cadre d’une réforme agraire controversée. Il avait été arrêté le 13 février 2009, le jour même où il allait prêter serment comme vice-ministre de l’Agriculture au sein du nouveau gouvernement d’union. Il avait finalement été remis en liberté au mois de mars, non sans avoir été accusé d’avoir voulu renverser le président Mugabe trois ans auparavant.

Inculpé de « terrorisme », « banditisme » et « sabotage », il avait été une nouvelle fois brièvement incarcéré en octobre 2009 et était en procès depuis novembre de la même année. Désormais relaxé, il devrait donc enfin pouvoir exercer son ministère, qui était rester vacant. « Nous n’avons pas repris ce poste au MDC. Nous avons simplement dit que s’il [Bennett, NDLR] était blanchi, il serait nommé le jour suivant, mais s’il n’est pas blanchi, dommage ! », avait déclaré, non sans une pointe de cynisme, Mugabe en octobre 2009. Pour le MDC, Roy Bennett était simplement victime « d’une vendetta politique » en raison de la couleur de sa peau et de son engagement politique.
 

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