Plan de secours historique pour la zone euro

L’Union européenne a annoncé un plan de secours des pays de la zone euro pouvant s’élever à 750 milliards d’euros. Après des semaines de scepticisme des marchés financiers à propos de la capacité de la Grèce à rembourser sa dette, les bourses sont reparties à la hausse à l’ouverture, lundi matin.

D’après plusieurs analystes, l’existence même de l’euro était menacée. © AFP

D’après plusieurs analystes, l’existence même de l’euro était menacée. © AFP

Publié le 10 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

L’Union européenne (UE) semble avoir pris la mesure de la menace qui pèse sur les économies de la zone euro. Au bout de onze heures de négociation, dans la nuit de dimanche à lundi, les ministres des Finances des 27 se sont mis d’accord sur un plan de secours historiquement élevé, allant jusqu’à 750 milliards d’euros, pour aider les pays de la zone euro en cas de besoin.

Ce programme de soutien financier, qui se présente sous la forme de prêts et de garanties, est financé par la Commission européenne (60 milliards), les pays de la zone euro (440 milliards) et le Fonds monétaire international (250 milliards).

la suite après cette publicité

La Banque centrale européenne (BCE), considérée comme particulièrement orthodoxe, a également fait un geste en décidant d’acheter des obligations d’État, modifiant sa politique menée jusqu’à présent.

Rassurer les marchés financiers

Confrontés à la crise de financement de l’État grec, les pays de la zone euro n’étaient pas parvenus à rassurer les marchés financiers, très sceptiques sur la capacité d’Athènes à rembourser ses dettes, malgré un précédent plan de 110 milliards d’euros.

Cette défiance des marchés menaçait de s’étendre à d’autres pays de la zone euro considérés comme fragiles, comme le Portugal et l’Espagne. Signe de l’inquiétude de la finance mondiale, les bourses européennes avaient fortement chuté la semaine dernière. La crise menaçait même de prendre une dimension internationale, la chute des bourses s’étendant notamment aux États-Unis. Pour preuve, le président américain Barack Obama a appelé, dimanche, la chancelière allemande Angela Merkel afin de réclamer « des mesures énergiques pour redonner confiance aux marchés », d’après la Maison-Blanche.
Les ministres des finances de l’UE se sont efforcés de boucler cette négociation pour faire une annonce avant l’ouverture des bourses mondiales, lundi matin.

la suite après cette publicité

Un programme rigoureux

Le succès semblait au rendez-vous lors des premiers échanges : l’euro est remonté au-dessus de 1,29 dollar après l’ouverture de la Bourse de Tokyo, la première à ouvrir. La Bourse de Paris a ouvert en hausse de 2,81%. La même tendance était constatée sur les places financières allemande, britannique, italienne, ou encore portugaise aux premières heures de la journée.

la suite après cette publicité

Le programme de prêts mis sur pied sera utilisé « seulement en cas de nécessité », a dit Olli Rehn, Commissaire européen en charge de l’élargissement. Il a précisé que l’octroi des prêts serait associé « à des conditions rigoureuses » à respecter par les pays de la zone euro ».

L’Europe ne pouvait se permettre une fois encore « de décevoir les marchés », après avoir déjà beaucoup tergiversé ces derniers mois pour aider la Grèce, a estimé le ministre suédois des Finances, Anders Borg. Il a, dans le même temps, appelé à « stopper la horde » des spéculateurs se comportant comme « une meute de loups ».

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires